À Paris, le CAC 40, après avoir gagné jusqu'à 0,6% en séance, a terminé en baisse de 0,31% (16,38 points) à 5.243,84 points. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,87% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,71%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,59%, le FTSEurofirst 300 0,49% et le Stoxx 600 0,59%.

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones à Wall Street cédait 0,07% tandis que le Standard & Poor's 500 reculait de 0,45% et que le Nasdaq Composite perdait 0,88%.

Ce dernier souffre entre autres de la baisse des valeurs liées aux réseaux sociaux, après l'annonce par le ministère américain de la Justice de son intention de trancher sur la question de savoir si les géants du secteur internet "étouffent intentionnellement les échanges d'idées".

Facebook perd 2,58%, Twitter 4,4% et Snap, le propriétaire de Snapchat (-2,52%), est tombé à son plus bas niveau depuis son entrée en Bourse.

Le repli des "techs" éclipse l'impact des nombreux indicateurs économiques américains publiés avant ou pendant la séance. Si l'indice ISM d'activité dans les services a battu le consensus, les créations d'emploi dans le secteur privé mesurées par l'enquête ADP ont été inférieures aux attentes. Le marché attend vendredi le rapport mensuel du département américain du Travail.

SAFRAN EN TÊTE DU STOXX 600

En Europe, l'indice sectoriel Stoxx des hautes technologies a cédé 1,18%, l'un des replis les plus marqués du jour avec celui des matières premières (-1,71%).

Les valeurs européennes des semi-conducteurs, comme STMicroelectronics (-1,52%) ou AMS (-3,66%) ont souffert des ventes décevantes du taïwanais Largan Precision, fournisseur, comme eux, d'Apple (-1,57%), et des commentaires des spécialistes des mémoires KLA-Tencor (-8,5%) et Micron Technology (-8,2%) sur les perspectives peu encourageantes pour les mois à venir.

Parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, Altran Technologies a chuté de 8,07% après l'annonce d'un recul de son flux de trésorerie disponible au deuxième trimestre.

A la hausse, Safran a pris 6,37%, la plus forte progression du CAC 40 et du Stoxx 600, après avoir nettement relevé ses prévisions de résultats annuels pour intégrer un premier semestre meilleur que prévu.

La tendance générale sur les marchés actions reste freinée par les incertitudes persistantes liées à la montée des barrières douanières, alors que la période de consultation ouverte par l'administration américaine sur le projet de taxation de centaines de produits importés de Chine pour un montant total de 200 milliards de dollars (171 milliards d'euros) prend fin ce jeudi, ce qui laissera le champ libre au président Donald Trump pour annoncer d'éventuelles décisions.

Parallèlement, négociateurs américains et canadiens doivent reprendre leurs discussions sur l'avenir de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena), qui n'ont pour l'instant donné aucun résultat concret. Et lundi, c'est la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, qui recevra à Bruxelles le représentant au Commerce Robert Lightizer pour parler entre autres des droits de douane sur l'automobile.

Reflet de la nervosité ambiante, l'indice VIX de volatilité du CBOE a atteint son plus haut niveau depuis le 15 août.

LE PÉTROLE EN BAISSE APRÈS LES STOCKS AMÉRICAINS

Sur le marché des changes, l'"indice dollar", qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, est pratiquement inchangé mais la monnaie américaine gagne du terrain face à l'euro, qui revient à 1,1610 après la baisse inattendue des commandes à l'industrie en Allemagne, alors qu'elle en perd face à la livre sterling, qui profite du regain d'espoir d'un compromis entre Londres et l'Union européenne sur le Brexit.

Du côté des devises émergentes, le rouble russe est tombé à son plus bas niveau depuis plus de deux ans, au-delà de 69 pour un dollar, pénalisé par les craintes de nouvelles sanctions économiques occidentales au lendemain des accusations britanniques contre les services de renseignement militaires russes dans le dossier de l'empoisonnement d'un ex-agent russe à Salisbury.

Le marché pétrolier est reparti en nette baisse en dépit de l'annonce par l'Energy Information Administration (EIA) américaine d'un recul des stocks de brut la semaine dernière, occulté par les réserves de produits raffinés qui ont augmenté. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est revenu sous 68 dollars, au plus bas depuis le 22 août.

(Édité par Bertrand Boucey)

par Marc Angrand