Londres (awp/afp) - La livre profite de perspectives un peu moins grises au Royaume-Uni depuis le début de l'année et a atteint mardi un sommet en dix mois face à un dollar affaibli par des inquiétudes pesant sur les Etats-Unis.
"La livre connaît la meilleure performance des grandes devises depuis le début de l'année", avec une hausse de 3,2% par rapport au dollar, note Matthew Ryan, analyste chez Ebury.
Face au billet vert, la livre a dépassé mardi le seuil symbolique de 1,25 dollar pour la première fois depuis juin 2022.
La hausse est plus modérée face à l'euro (+1,1% depuis le début de l'année), même si la livre s'approche de son plus haut depuis décembre atteint mi-mars à 87,19 pence pour un euro.
Au Royaume-Uni, l'économie s'accroche et évite pour l'instant la récession, que le gouvernement comme la Banque d'Angleterre (BoE) présentaient comme inéluctable fin 2022.
Au quatrième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a au contraire crû de 0,1%, selon des données publiées vendredi.
City sereine
Et surtout, la livre est le "gagnant surprise des inquiétudes bancaires", juge Paul Dales, analyste chez Capital Economics.
Après la faillite de la californienne Silicon Valley Bank et la disparition de Credit Suisse, racheté à prix cassé par sa compatriote UBS, des inquiétudes ont pesé sur le dollar.
"D'habitude, le dollar profite de son statut de valeur refuge. Mais cette fois-ci, les risques qui pèsent sur les banques sont perçus comme concentrés sur les Etats-Unis, moindre pour la zone euro et encore moins présents pour le Royaume-Uni", explique M. Dales.
Si le calme est revenu sur le marché, des inquiétudes persistent sur certaines banques régionales américaines, tandis que celles de la City ont été moins critiquées ces dernières semaines.
Alors que la BoE avait signalé qu'elle pourrait arrêter de remonter ses taux, le marché s'attend désormais à ce qu'elle profite de la stabilité de son secteur financier et de son économie pour effectuer au moins une hausse de plus pour combattre l'inflation, qui dépasse 10% au Royaume-Uni.
Inquiétudes américaines
Pour l'instant, les cambistes semblent donc avoir oublié l'épisode calamiteux de septembre 2022, quand le gouvernement de Liz Truss, fraîchement arrivé au pouvoir, avait annoncé des mesures budgétaires ultra-coûteuses et non chiffrées.
Le coût de la dette britannique s'était envolé et la livre avait chuté à son plus bas historique à 1,0350 dollar, obligeant la Banque d'Angleterre à agir sur le marché obligataire et poussant Mme Truss à la démission.
La livre a repris 20% depuis et, désormais, "le marché des changes est de plus en plus inquiet de l'état de l'économie américaine", juge You-Na Park-Heger, analyste chez Commerzbank.
L'activité de l'industrie manufacturière aux Etats-Unis s'est à nouveau repliée en mars, selon l'indice ISM paru lundi.
"Si les signes de refroidissement de l'économie aux Etats-Unis augmentent, le marché pourrait se sentir justifié dans son pari que la banque centrale américaine va commencer à baisser ses taux d'intérêts dans la seconde moitié de l'année", ajoute Mme Park-Heger.
Les investisseurs se concentreront en fin de semaine sur le rapport sur l'emploi américain, publié vendredi.
Cours de mardi Cours de lundi
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11H15 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,0930 1,0899
EUR/JPY 145,33 144,37
EUR/CHF 0,9967 0,9946
EUR/GBP 0,8742 0,8780
USD/JPY 132,96 132,46
USD/CHF 0,9119 0,9125
GBP/USD 1,2504 1,2414
afp/al
