MIAMI, 25 janvier (Reuters) - La cour d'appel du district de Columbia, aux Etats-Unis, a annulé vendredi la condamnation pour crimes de guerre prononcée par un tribunal de la base militaire de Guantanamo à l'encontre du Yéménite Ali Hamza al Bahlul, qui oeuvrait à la communication d'Al Qaïda.

Ce jugement devrait entraîner l'abandon des chefs d'inculpation pour complot retenus contre le cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001, Khalid Sheikh Mohammed, et quatre autres hommes censés être bientôt jugés à Guantanamo.

Ces cinq accusés encourent cependant toujours la peine de mort puisqu'ils sont poursuivis pour 2.976 chefs d'inculpation de meurtre.

La cour d'appel de Columbia a déclaré que les accusations de complot, de soutien matériel à une entreprise terroriste et d'incitation au meurtre, qui ont valu sa condamnation à Ali Hamza al Bahlul, ne constituaient pas des crimes de guerre au regard du droit international au moment des faits.

Ali Hamza al Bahlul purge une peine de prison à vie à Guantanamo.

Ce Yéménite a notamment conçu des vidéos destinées à attirer d'éventuelles recrues au sein d'Al Qaïda. Il a aussi enregistré les testaments de certains des pirates de l'air du 11-Septembre.

Cette même cour d'appel de Columbia avait déjà annulé en octobre pour des motifs similaires la condamnation de l'un des chauffeurs d'Oussama ben Laden, Salim Hamdan.

Vivement critiquées par les organisations de défense des droits de l'homme, les commissions militaires de Guantanamo ont été créées par l'administration américaine à la suite des attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington pour juger les suspects étrangers en dehors des habituels tribunaux civils et militaires. (Jane Sutton, Bertrand Boucey pour le service français)