Une délégation de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a rencontré en début de semaine le chef du coup d'État, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, et a demandé à la junte de proposer rapidement un calendrier d'élections.

"Le Burkina Faso exprime sa disponibilité à poursuivre les discussions avec [la CEDEAO] pour l'aboutissement du processus de transition", a déclaré Damiba dans un communiqué jeudi soir.

Il a ajouté que le pays saluait également "la disponibilité de la CEDEAO à soutenir résolument les autorités actuelles dans leur mission de restauration de la paix, de sécurisation du territoire national et de sauvegarde des valeurs de cohésion sociale".

Les putschistes, qui se font appeler le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), affirment que le gouvernement qu'ils ont renversé était incapable de contenir les violentes insurrections liées à Al-Qaïda et à l'État islamique. Cette violence a tué des milliers de personnes et déplacé des millions de personnes dans la région du Sahel ces dernières années.

Jean Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO, a déclaré, à l'issue d'un sommet d'urgence des dirigeants régionaux au Ghana cette semaine, que les chefs militaires avaient montré une volonté d'œuvrer en faveur de l'ordre constitutionnel.

S'exprimant lors d'une conférence de presse jeudi, M. Brou a déclaré que la CEDEAO ne poursuivrait pas de sanctions supplémentaires après avoir expulsé le Burkina Faso du bloc la semaine dernière, lorsque les militaires ont évincé le président élu Roch Kabore. Kabore reste détenu, malgré les appels de la CEDEAO et d'autres organisations pour sa libération.

"Nous les avons engagés. Et ils ont montré leur intérêt à travailler avec la CEDEAO pour la restauration de l'ordre constitutionnel", a déclaré M. Brou.

La CEDEAO a suspendu le Mali, la Guinée et le Burkina Faso du bloc régional et a imposé des sanctions au Mali et à la Guinée, frappant particulièrement le Mali le mois dernier après que sa junte n'ait pas réussi à organiser des élections et ait proposé de rester au pouvoir jusqu'en 2025.