DAKAR, 12 novembre (Reuters) - Les autorités de République démocratique du Congo (RDC) ont déclaré qu'elles avaient expulsé plus tôt dans la semaine une journaliste française travaillant pour Reuters car elle avait enfreint les règles d'immigration.

Sonia Rolley a reçu mardi une convocation écrite lui demandant de se présenter devant la police de l'immigration à Kinshasa, s'est vue confisquer son passeport et a été placée à bord d'un vol à destination de Paris, avec escale à Addis-Abeba. Aucun motif ne lui a alors été fourni, a-t-elle dit.

Le ministère des Communications et des médias a indiqué dans un communiqué que Sonia Rolley n'avait pas suivi les procédures requises pour rester en RDC et y exercer son métier, ajoutant qu'elle avait été "escortée (hors du pays) dans la dignité".

Les journalistes étrangers doivent obtenir une accréditation auprès du ministère des Communications et des médias ainsi qu'un visa de travail de "courtoisie" pour exercer en RDC.

Sonia Rolley avait déposé une demande d'accréditation en septembre dernier après avoir été recrutée par Reuters pour coordonner la couverture de l'actualité en RDC. Elle avait été autorisée à suivre une conférence sur le climat à Kinshasa en octobre dans l'attente d'une réponse.

Un visa de tourisme valide trois mois lui avait été délivré le 24 octobre, à la veille de l'expiration de son visa de travail.

"Je lui ai signifié que nous ne pourrions pas lui délivrer d'accréditation. Elle aurait alors simplement dû partir, étant donné que son visa allait expirer, et éventuellement faire appel de la décision", a déclaré vendredi le ministre des Communications, Patrick Muyaya.

"Nous continuons d'apporter notre aide à Sonia et espérons résoudre cette affaire. Reuters continuera de couvrir l'actualité au Congo de manière indépendante et impartiale", a déclaré Reuters dans un communiqué. (Reportage Bate Felix; version française Camille Raynaud)