Dans une analyse publiée sur le blog https://www.cgdev.org/blog/price-spike-caused-ukraine-war-will-push-over-40-million-poverty-how-should-we-respond, le groupe de réflexion basé à Washington a déclaré que les prix des produits alimentaires de base depuis le début du conflit ont dépassé les niveaux atteints lors des pics de prix de 2007 et 2010. Il cite des recherches de la Banque mondiale montrant que la flambée de 2007 pourrait avoir fait basculer 155 millions de personnes dans l'extrême pauvreté, et des recherches distinctes montrant que l'épisode de 2010 a fait basculer 44 millions de personnes dans l'extrême pauvreté.

"Les hausses de prix observées à ce jour sont déjà d'une ampleur similaire à celles de 2010, et notre analyse suggère qu'au moins 40 millions de personnes seront poussées dans l'extrême pauvreté par la flambée des prix de 2022", ont écrit les chercheurs du CGDEV.

La Banque mondiale définit l'extrême pauvreté comme le fait de vivre avec moins de 1,90 dollar par jour.

Les chercheurs ont déclaré que la préoccupation la plus immédiate concernait les clients directs de l'Ukraine et de la Russie en matière de blé, qui représentent ensemble plus d'un quart des exportations mondiales de blé. Il s'agit notamment de l'Égypte, de l'Indonésie, du Bangladesh, du Pakistan, de l'Azerbaïdjan et de la Turquie, mais les prix vont augmenter dans le monde entier, car les importateurs sont en concurrence pour trouver d'autres sources d'approvisionnement.

Les ménages des pays à faible revenu consacrent près de la moitié de leur budget à l'alimentation, et la hausse des prix obligera à faire des "choix difficiles entre la nourriture et les autres nécessités".

Le blog du CGDEV exhorte les agences de développement et les institutions financières internationales à agir rapidement pour répondre à une nette augmentation des besoins humanitaires dans le monde, tandis que les gouvernements riches devraient fournir des fonds supplémentaires aux institutions bien avant la crise alimentaire à venir.