Ben Dummett,

The Wall Street Journal

La fusion à 10 milliards d'euros entre Safran et Zodiac Aerospace représente la troisième transaction de plusieurs milliards répertoriée cette semaine, ce qui porte à près de 94 milliards de d'euros le montant total des fusions-acquisitions depuis le début de l'année dans la région. Cependant, les banquiers jugent qu'il est trop tôt pour affirmer que cette résurgence d'opérations annonce une inflexion marquée de l'activité par rapport à l'année dernière.

Le déferlement de transactions, qui comprend l'offre de 49,4 millions de dollars de British American Tobacco pour prendre le contrôle de Reynolds American et le rapprochement entre les groupes d'optiques italien et français Luxottica et Essilor, intervient alors que l'atonie de la croissance économique pose défi aux entreprises européennes.

En novembre, l'Union européenne a abaissé ses prévisions de croissance pour 2017 à 1,6%, soit 0,3 point de moins qu'attendu précédemment, en partie à cause du projet du Royaume-Uni de quitter l'Union.

En réaction, certaines entreprises conçoivent des projets d'acquisitions pour diminuer les coûts, dégager de nouvelles sources de revenus et éliminer de potentiels compétiteurs. Les investisseurs gratifient ces opérations en revalorisant le cours des sociétés concernées.

En excluant le rapprochement BAT-Reynolds dont l'offre initiale date de 2016, le montant des fusions-acquisitions impliquant des entreprises européennes depuis le début de l'année totalise en fait 44,2 milliards d'euros, selon Dealogic. Il s'agit d'un montant pratiquement deux fois supérieux aux 18,4 milliards d'euros recensés l'an dernier à pareille époque.

Paulo Pereira, de la banque d'investissement Perella Weinberg Partners, prévient de ne pas tirer si tôt dans l'année de conclusions quant aux perspectives des fusions-acquisitions en Europe pour 2017. Le banquier souligne également que les évènements géopolitiques et les échéances politiques peuvent refroidir les velléités d'opérations. Mais Paulo Pereira reconnait que les transactions qui reflètent un intérêt stratégique clair et des synergies significatives persisteront.

-Ben Dummett, The Wall Street Journal

(Version française Guillaume Bayre) ed: ECH