Le gouvernement socialiste avait fait savoir qu'il ferait passer la réforme par décret en l'absence d'un accord, d'ici le 31 mai, entre partenaires sociaux.

Les négociations tripartites (pouvoirs publics, syndicats et patronat) butent sur les intérêts divergents des parties, les employeurs souhaitant assouplir la législation pour embaucher et débaucher le personnel, les syndicats s'arc-boutant sur la défense des acquis sociaux.

L'Espagne, considérée comme l'un des maillons faibles de la zone euro en raison de son endettement, connaît un taux de chômage de 20%. Son économie est frappée de plein fouet par la crise.

Les syndicats menacent quant à eux d'appeler à la grève générale en cas de mesure unilatérale du gouvernement.

Ces négociations sur une réforme du travail sont menées en parallèle au plan d'austérité que le gouvernement de José Luis Zapatero a fait adopter jeudi de justesse par le Parlement.

Cette réforme, qui vise à réduire les coûts de l'embauche et du licenciement, est un des axes de la réponse des autorités espagnoles au risque d'une contagion de la crise grecque.

Avec un chômage à 20%, l'Espagne est le pays le plus mal en point sur le front de l'emploi parmi les Etats de la zone euro.

Le gouvernement a en outre admis que la sortie de crise serait plus longue que prévu et a revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2012, à 2,5% au lieu de 2,9%.

Les syndicats, qui représentent moins de 20% de la population active, ont annoncé une grève d'une journée le 8 juin contre la baisse des traitements de la fonction publique.

Les pourparlers sur la réforme du marché du travail se poursuivent ce week-end.

Paul Day; Jean-Loup Fiévet pour le service français