par Lucia Mutikani

Selon les statistiques publiées jeudi par le département du Commerce, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 3,0% en rythme annualisé sur les trois premiers mois de l'année, contre +3,2% annoncé en première estimation le mois dernier.

Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur une révision à la hausse à 3,4% pour la période de janvier à mars.

Au quatrième trimestre, le PIB, qui mesure la production totale de biens et de services sur le sol national, avait crû de 5,6%. Il affiche désormais son troisième trimestre consécutif de progression.

Les économistes suivent avec attention l'évolution de la reprise, inquiets de l'impact des difficultés de dette souveraine dans la zone euro. La croissance supérieure à la tendance enregistrée au premier trimestre laisse penser que l'économie américaine repose sur des bases solides.

"Le PIB est un peu décevant. La plupart des gens attendaient une révision à la hausse. Cela étant dit, on observe une croissance plutôt bonne des dépenses des ménages et des investissements dans les logiciels du côté des entreprises", commente Scott Brown, économiste en chef à Raymond James & Associates.

LES DÉPENSES DES MÉNAGES RÉSISTENT BIEN

"Une grande partie de la vigueur des dépenses de consommation au premier trimestre provient de la baisse du taux d'épargne, ce qui ne pourra pas durer, mais la clef à l'avenir sera la croissance de l'emploi", ajoute-t-il.

La production au premier trimestre a été révisée en baisse car les dépenses des entreprises n'ont progressé que de 3,1% contre +4,1% annoncé en première estimation. Elles avaient augmenté de 5,3% au quatrième trimestre.

Les dépenses des entreprises dans les logiciels et le matériel ont progressé de 12,7% alors que l'estimation du mois dernier annonçait une hausse de 13,4%.

Les dépenses de l'Etat et des collectivités locales ont par ailleurs chuté de 3,9%, la baisse la plus forte depuis le deuxième trimestre de 1981.

Toutefois, les dépenses des ménages, qui sont le principal moteur de la croissance américaine, ont bien résisté, en progressant de 3,5% (+3,6% en première estimation).

Même si leur progression a été légèrement revue en baisse, elles ont plus que doublée par rapport à la hausse de 1,6% constatée sur les trois derniers mois de 2009 et enregistré leur plus forte progression depuis le premier trimestre 2007.

Les dépenses de consommation, qui représentent en moyenne 70% de l'activité économique américaine, ont contribué à hauteur de 2,42 points de pourcentage au PIB du trimestre dernier, leur plus forte contribution depuis le premier trimestre 2007.

Les ventes finales, considérées comme une meilleure mesure de la demande intérieure, ont progressé de 2,0%, contre +1,4% au quatrième trimestre 2009 et +2,2% annoncé au premier trimestre.

La reprise avait jusque-là été principalement tirée par le secteur manufacturier avec la reconstitution des stocks des entreprises. Les consommateurs semblent désormais prendre le relais avec la légère amélioration du marché du travail.

Au premier trimestre, les stocks des entreprises ont par ailleurs augmenté de 33,9 milliards de dollars, contre 31,1 milliards en première estimation. Il s'agit de leur première augmentation depuis le premier trimestre 2008.

Lucia Mutikani, Gwénaëlle Barzic pour le service français, édité par Nicolas Delame