Paris (awp/afp) - Toujours affectée par la pandémie de Covid-19, la SNCF a réussi à redresser ses comptes en 2021, réalisant même un bénéfice net de 890 millions d'euros (919 millions de francs suisses) grâce à la cession du loueur de wagons Ermewa, selon des chiffres publiés jeudi.

Sans ce produit exceptionnel, le groupe public aurait affiché une perte de 185 millions d'euros.

La SNCF avait perdu 3 milliards d'euros en 2020 pour cause de pandémie, et 801 millions en 2019 en raison de la grève contre la réforme des retraites et d'effets comptables défavorables.

"Ca va mieux", a résumé le directeur financier Laurent Trevisani.

En 2021, le chiffre d'affaires de la SNCF a progressé de 15% à 34,75 milliards d'euros, porté par l'impressionnante croissance du logisticien Geodis - qualifié par la direction de "second poumon économique du groupe" - et le rebond du trafic TGV au second semestre. Il n'est plus qu'à 1% de son niveau de 2019.

"Ces résultats sont encourageants, satisfaisants". Ils "démontrent (...) la pertinence de notre stratégie de diversification", a souligné le PDG Jean-Pierre Farandou.

Dans le détail, le chiffre d'affaire de SNCF Voyageurs - la compagnie qui fait rouler les trains, TGV, TER et banlieue parisienne - rebondit de 14% (à périmètre, norme comptable et taux de change constants) à 13,71 milliards d'euros et celui de Geodis (son entité logistique) s'envole de 28% à 10,91 milliards.

SNCF Voyageurs est encore 18% sous son niveau de 2019 avant la pandémie - année pourtant marquée par la grève -, tandis que Geodis a progressé de 33% en deux ans.

La "marge opérationnelle" du groupe - indicateur maison proche de l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) - s'est relevée, passant de 7 à 12% du chiffre d'affaires, mais elle est encore inférieure à son niveau de 2019 qui était de 16% et aurait été selon la direction de 18,5% sans la grève.

Mais cette marge a atteint 16% au second semestre 2021, ce qui réjouit M. Trevisani, qui remarque que le groupe a dégagé un résultat et des flux de trésorerie positifs sur les six derniers mois de l'année.

La direction est donc optimiste quant à sa capacité de retour à l'équilibre financier en 2022, conformément aux engagements pris envers le gouvernement lors de l'adoption de la réforme ferroviaire de 2018.

Le directeur financier attribue ce redressement à "tous les efforts que l'on a continué à faire en 2021", tant pour améliorer la performance et reconquérir les passagers que pour faire des économies en serrant les boulons et reportant certains investissements.

La cession du loueur de wagons Ermewa, pour 3,2 milliards d'euros, a permis au final de terminer l'année dans le vert.

Elle permet aussi de réduire la dette, passée dans l'année de 38,15 à 36,30 milliards d'euros. L'Etat ayant repris 10 milliards supplémentaires au 1er janvier, la SNCF a commencé 2022 avec une dette nette de 26,3 milliards d'euros, a remarqué M. Trevisani.

Pour cette année, le groupe parie sur la poursuite de son rebond, malgré les incertitudes dues à la crise sanitaire.

afp/buc