La Russie a déclaré samedi qu'elle avait à ce jour interdit à 963 Américains d'entrer dans le pays - y compris les mesures annoncées précédemment à l'encontre du président Joe Biden et d'autres hauts fonctionnaires - et qu'elle continuerait à prendre des mesures de rétorsion contre ce qu'elle qualifie d'actions hostiles de la part des États-Unis.

Les interdictions de voyager, largement symboliques, s'inscrivent dans une spirale descendante des relations de la Russie avec l'Occident depuis son invasion de l'Ukraine le 24 février, qui a incité Washington et ses alliés à imposer des sanctions drastiques à Moscou et à augmenter les livraisons d'armes à l'Ukraine.

Par ailleurs, le ministère des affaires étrangères a déclaré avoir ajouté 26 nouveaux noms à la liste des Canadiens interdits de voyage en Russie, dont des chefs d'état-major et des cadres de l'industrie de la défense, ainsi que Sophie Grégoire Trudeau, l'épouse du Premier ministre Justin Trudeau.

Publiant pour la première fois la liste complète des Américains interdits de séjour, le ministère a déclaré : "Nous soulignons que les actions hostiles menées par Washington, qui se retournent contre les États-Unis eux-mêmes, continueront d'être réprimandées comme il se doit.

Il a ajouté que les contre-sanctions russes constituaient une réponse nécessaire visant à "forcer le régime américain en place, qui tente d'imposer au reste du monde un "ordre mondial fondé sur des règles" néocolonial, à modifier son comportement en reconnaissant les nouvelles réalités géopolitiques".

Parmi les noms déjà annoncés sur cette énorme liste figurent le secrétaire d'État Antony Blinken, le secrétaire à la défense Lloyd Austin et le chef de la CIA William Burns.

La nouvelle liste canadienne a été publiée quatre jours après que le Canada a présenté un projet de loi visant à interdire au président Vladimir Poutine et à un millier de membres de son gouvernement et de son armée de voyager dans le pays.

Elle comprend Jocelyn Paul, Eric Kenny et Angus Topshee, nommés le mois dernier à la tête de l'armée de terre, de l'armée de l'air et de la marine canadiennes, ainsi que des dirigeants d'entreprises telles que Lockheed Martin Canada et Raytheon Canada.

En réponse aux sanctions, la Russie avait déjà interdit à Justin Trudeau, à la ministre des finances Chrystia Freeland et à des centaines d'autres Canadiens d'entrer dans le pays. (Reportage de Mark Trevelyan, édition de Timothy Heritage)