Les Russes qui possèdent des titres étrangers gelés pourront, à partir du 25 mars, demander à les vendre à des étrangers dont les avoirs sont gelés en Russie, a déclaré lundi le ministère russe des finances.

Les transactions se feront par l'intermédiaire d'un courtier russe, conformément à un décret publié par le président Vladimir Poutine en novembre dernier, qui ouvre la voie aux investisseurs russes et étrangers pour débloquer les actifs qui ont été gelés par les sanctions occidentales et les contre-mesures russes depuis le début de la guerre en Ukraine.

Les demandes doivent être déposées auprès du courtier russe Investitsionnaya Palata (Chambre d'investissement) entre le 25 mars et le 8 mai, et le règlement des transactions doit être achevé avant le 1er septembre 2024, a indiqué le ministère.

À la suite des sanctions, plus de 3,5 millions de Russes ont gelé des avoirs à l'étranger d'une valeur d'environ 1 500 milliards de roubles (16,3 milliards de dollars).

Le nouveau mécanisme permet aux citoyens de ce que la Russie considère comme des pays "inamicaux" d'acheter ces actifs en utilisant des fonds provenant de comptes spéciaux de "type C" en Russie, qui sont autrement bloqués.

Le ministère des finances a indiqué que les titres étrangers détenus par la Russie seront regroupés en lots pour lesquels les acheteurs étrangers pourront faire des offres entre le 3 juin et le 5 juillet.

Si les demandes des acheteurs étrangers sont approuvées, ils pourront transférer librement les titres d'un dépositaire russe à un dépositaire étranger.

Le courtier fixera un prix d'adjudication initial des titres en roubles, basé sur le cours de clôture du 22 mars, et le prix de vente final devra se situer à ce niveau ou à un niveau supérieur.

Les Russes ne peuvent pas demander à vendre plus de 100 000 roubles de titres étrangers dans le cadre de ce système. Selon la banque centrale, 80 % des investisseurs russes concernés ont gelé des actifs étrangers jusqu'à ce seuil. (Reportage d'Elena Fabrichnaya à Moscou et de Darya Korsunskaya à Londres ; rédaction de Mark Trevelyan ; édition de Mark Heinrich)