WASHINGTON, 8 février (Reuters) - A quatre jours du discours très attendu de Barack Obama sur l'état de l'Union, la Maison blanche a lancé vendredi une offensive contre les élus républicains au Congrès à propos du différend sur les finances publiques du pays, toujours pas résolu.

Dans un communiqué, la Maison blanche souligne les conséquences sur la vie quotidienne des Américains de la baisse automatique des dépenses publiques qui doit entrer en vigueur le 1er mars sauf accord entre démocrates et républicains sur la réduction du déficit budgétaire.

La réduction des dépenses en matière de police, d'aide aux PME, de sécurité alimentaire ou de collecte de l'impôt se traduira au total par une réduction de 9% des programmes civils et de 13% des dépenses militaires.

"Ces réductions importantes et arbitraires auraient un impact sévère sur l'ensemble du gouvernement", déclare la Maison blanche dans un communiqué.

Républicains et démocrates ont réussi de justesse en fin d'année dernière à éviter le fameux "mur budgétaire" par un compromis qui relevait le taux d'imposition des plus hauts revenus tout en laissant la fiscalité inchangée pour les classes moyennes. Mais l'accord n'a fait que reporter de deux mois des baisses automatiques des dépenses qui auraient dû entrer en vigueur le 1er janvier.

Depuis, les désaccords entre les deux partis sont toujours aussi vifs. Les deux camps sont d'accord sur la nécessité de réduire un déficit public qui a explosé ces dix dernières années, mais leur désaccord reste entier sur la façon d'y parvenir.

Les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, veulent absolument baisser les dépenses publiques. D'où la contre-offensive lancée vendredi par la Maison blanche avec la description d'une Amérique sinistrée si les dépenses publiques venaient à être réduites automatiquement.

Dans la liste présentée par la Maison blanche figure une réduction des effectifs policiers d'un millier de personnes et une suppression des aides alimentaires pour environ 600.000 femmes et enfants.

Des centaines de milliers de fonctionnaires seraient mis à pied, a précisé un responsable des problèmes budgétaires à la Maison blanche lors d'un point de presse.

Jeudi, Barack Obama avait appelé de ses voeux un accord budgétaire d'ensemble pour mettre fin aux incertitudes récurrentes sur la question du déficit et dépasser la gestion "de crise" à laquelle est réduite la Maison blanche. (voir ) (Roberta Rampton, Matt Spetalnick et Mark Felsenthal; Juliette Rouillon et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Henri-Pierre André)