La nouvelle prévision figurera dans le projet de loi de finances rectificative présenté mercredi en conseil des ministres.

L'annonce en a été faite par la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, qui n'a pas fourni en revanche d'estimation pour le déficit public.

Le Figaro a révélé dans l'après-midi que la prévision pour le déficit en 2010 avait été révisée à 8,2% du produit intérieur brut au lieu de 8,5%, chiffre non confirmé dans l'immédiat par Bercy.

"La situation de l'économie française s'est améliorée pendant la fin de l'année 2009 et nos prévisions sur le début de l'année 2010 elles aussi sont améliorées", a déclaré Christine Lagarde au sujet de la nouvelle prévision de PIB.

"L'environnement international et la demande adressée à la France se sont améliorées et cela nous amène à réviser notre prévision de croissance qui passe de 0,75 à 1,4%", a-t-elle dit.

La précédente prévision remontait au mois de septembre mais, dès novembre, François Fillon évoquait une croissance comprise entre 1,0% et 1,5% en 2010. Jeudi, lors de ses voeux à la presse, le Premier ministre avait été encore plus précis en déclarant: "Nous ne serons pas loin de doubler notre dernière prévision officielle".

La nouvelle projection est la même que celle de l'Organisation de développement et de coopération économiques (OCDE), annoncée en novembre. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit pour sa part "entre 1 et 2%", a déclaré vendredi son directeur général, Dominique Strauss-Kahn, cité dans la presse. La Commission européenne table, elle, sur 1,2%.

ET 2011 ?

Une croissance de 1,4%, c'est aussi la moyenne des estimations de la vingtaine de conjoncturistes interrogés en janvier pour le Consensus Forecast.

La prévision du Consensus Forecast est actualisée tous les mois mais la livraison de janvier comporte pour la première fois un consensus pour 2011 qui ressort à 1,6% seulement, comme d'ailleurs pour l'ensemble de la zone euro.

Dans le cadrage macro-économique du projet de budget 2010 présenté en septembre, le gouvernement envisageait au contraire une accélération de la reprise en 2011 avec une croissance qui atteindrait 2,5%.

Christine Lagarde n'a pas évoqué ce point lundi, répétant seulement que le "marqueur" de la "vraie reprise" serait une amélioration sur le front de l'emploi.

"On n'en est pas encore là mais il faut tout faire pour s'en rapprocher", a-t-elle dit.

La prévision pour 2011 revêt une importance cruciale puisque la France s'est engagée à ramener son déficit public sous les 3% du PIB, soit la limite fixée par le traité de Maastricht, d'ici 2013 mais seulement si la croissance le permet.

La nouvelle prévision de déficit public et la trajectoire d'évolution des finances publiques jusqu'en 2013 seront communiquées en fin de mois à Bruxelles, après la tenue à Paris d'une conférence sur les déficits.

Véronique Tison, édité par Yves Clarisse