La France n'est pas "dans la même catégorie" que l'Irlande ou le Portugal, a déclaré l'Elysée, qui réagissait notamment à un gros titre en première page du Journal du Dimanche.

"Les marchés n'ont pas sanctionné la France au cours de la période qui vient de s'écouler. Les taux d'intérêt, à la différence de ce qui s'est passé avec l'Irlande, le Portugal et la Grèce, n'ont pas bondi", a-t-on fait valoir de même source.

"Depuis le début de la crise de la zone euro, les taux d'intérêt français ont même plutôt tendance, en valeur absolue, à baisser plutôt qu'à monter", a-t-on ajouté.

Le Journal du Dimanche barrait la "une" de son édition de ce week-end d'un titre affirmant : "La France menacée".

Il estime que quatre dangers guettent la France : la dette publique, les dépenses sociales, la "montée des révoltes" dans l'opinion et des divergences avec l'Allemagne.

"Ce genre de titre ne correspond pas à la réalité", réplique-t-on à l'Elysée.

La situation macro-économique globale de la France "est meilleure que celle de l'Angleterre, même si elle est moins stable que celle de l'Allemagne", ajoute-t-on de même source.

L'entourage du président Nicolas Sarkozy fait valoir que les difficultés de l'Espagne, de l'Irlande, du Portugal ou de la Grèce ne sont pas seulement liées à leur situation budgétaire mais aussi à l'état de leur balance des paiements.

Ces pays ont un problème de compétitivité et des taux d'épargne des ménages faibles, l'Irlande et l'Espagne ont vécu sur des bulles immobilières et tous dépendent donc massivement du financement du reste du monde, fait valoir l'Elysée.

"La France n'est pas dans la même situation", ajoute-t-on de même source. "Elle a certes un déficit de balance des paiements mais pas dramatique. Elle a plutôt gagné en compétitivité par rapport aux pays du sud, même si elle a perdu par rapport à l'Allemagne et à l'Autriche. Elle a un taux d'épargne des ménages extraordinairement haut, à 17%."

La France a en outre une des démographies les plus dynamiques d'Europe, ce qui atténue la menace du vieillissement de sa population, fait également valoir l'Elysée.

La faiblesse de la France réside dans l'ampleur de ses dépenses publiques mais le gouvernement s'emploie à la corriger, ajoute l'entourage de Nicolas Sarkozy.

Emmanuel Jarry, édité par Eric Faye