François Rimeu, senior strategist chez La Française AM s'attend à ce que la BCE augmente demain ses taux d'intérêt de 75 points de base, portant son taux de dépôt à 0,75%. La situation de l'inflation s'est encore détériorée depuis la réunion de juillet : l'inflation de base atteint 4,3% en glissement annuel, les pressions sous-jacentes sur les prix se sont encore accentuées et les prévisions d'inflation ont légèrement augmenté.

Selon le professionnel, les responsables de la BCE devraient selon toute vraisemblance maintenir leur approche et s'abstenir de donner des indications explicites sur le rythme des hausses futures.

La Française AM ne s'attend pas à ce que la présidente de la BCE, Mme Lagarde, fournisse des indications sur le niveau du taux neutre ou terminal.

Pour la société de gestion, la BCE ne devrait pas annoncer la fin des réinvestissements du programme d'achat d'actifs, mais Christine Lagarde pourrait annoncer que les discussions commenceront bientôt.

La BCE devrait annoncer des modifications concernant la rémunération de l'excès de liquidité compte tenu des taux réels positifs, ajoute La Française AM.

Pour cette dernière, les nouvelles projections de la BCE réduiront probablement fortement les prévisions de croissance de la zone euro compte tenu du ralentissement de la dynamique et de la crise énergétique en cours. Si les prévisions pour 2022 devraient rester probablement inchangées ou modifiées à la marge, compte tenu de la forte croissance au deuxième trimestre, elle s'attend à des révisions importantes sur les prévisions pour 2023.

François Rimeu s'attend par ailleurs à ce que les perspectives d'inflation de la BCE soient révisées à la hausse en 2022 (de 6,8% à 8%) et en 2023 (de 3,5% à 4,5%). La banque centrale devrait de plus indiquer que l'inflation reviendra proche des 2% en 2024.

La Française AM est convaincue que la BCE délivrera un message "hawkish" cette semaine, reflétant son engagement à ramener l'inflation vers son objectif de 2%.

À ce stade, le Conseil des gouverneurs optera selon elle pour une position restrictive malgré le ralentissement économique. Cela devrait pousser les taux à la hausse et conduire à un aplatissement de la courbe des taux.