NEW YORK, 18 octobre (Reuters) - La Réserve fédérale a raison de poursuivre ses hausses de taux graduelles mais elle doit se tenir prête à ralentir le rythme de resserrement si la productivité finit par accélérer, comme cela est probable, a déclaré jeudi Randal Quarles, l'un des gouverneurs du "Board" de la banque centrale américaine.

Quarles, qui s'exprime rarement sur la politique monétaire, a brossé un tableau plus optimiste que la plupart de ses collègues sur les capacités à long terme de l'économie et s'est dit favorable à une trajectoire de taux un peu plus modérée.

"Absolument, ma trajectoire de politique est plus graduelle" que les autres responsables de la Fed, a-t-il dit devant l'Economic Club of New York.

Pour l'heure, parce qu'il reste difficile de dire quand la forte croissance se stabilisera, la Fed a raison de poursuivre sa politique "stable, graduelle et prévisible" qui se traduit en gros par un resserrement monétaire par trimestre, a-t-il expliqué.

Les propos de Quarles, vice-président de la Fed en charge de la supervision financière, renforcent les anticipations de nouvelles hausses mais rassurent aussi sur la volonté de la banque centrale de ne pas aller trop loin pour ne pas risquer de faire dérailler la croissance.

Le président Donald Trump, qui a nommé Quarles ainsi que le président de la Fed Jerome Powell, a vivement critiqué les hausses de taux en accusant la Fed de nuire à l'économie.

Quarles a souligné que ces propos présidentiels n'étaient "pas sans précédent." Il a ajouté que la croissance de la productivité, bloquée ces dernières années autour de 1% à cause des investissements dans les hautes technologies et d'une augmentation de la population active, pourrait bien finir par accélérer, ce qui permettrait de soutenir l'activité économique sans risquer de surchauffe.

"Je vois beaucoup de motifs d'optimisme quant à la croissance des capacités potentielles de l'économie pendant les prochaines années", a-t-il déclaré.

Pour autant, "il faudra faire attention à d'autres indicateurs de tensions et de surchauffe en plus de l'inflation". (Jonathan Spicer, Véronique Tison pour le service français)