Dans son traditionnel Livre beige faisant régulièrement le point sur la conjoncture américaine à partir des données recueillies par les branches régionales de la banque centrale américaine, la Fed dresse un tableau relativement optimiste de la situation, tout en restant prudent.

Le principal sujet d'inquiétude reste le marché immobilier, dont l'effondrement avait déclenché la crise financière de 2008-2009, qui avait plongé les Etat-Unis dans leur plus grave récession depuis la Grande Dépression des années 1930.

"L'activité économique a continué de connaître une croissance modérée de novembre à décembre", souligne la Fed dans un communiqué.

L'appréciation plutôt positive de la banque centrale intervient après une série d'indicateurs macro-économiques supérieurs aux attentes des économistes, qui ont conduit une partie de ces derniers à revoir en hausse leurs prévisions de croissance pour le premier semestre 2011.

Au cours du troisième trimestre 2010, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 2,6%, un rythme jugé trop faible pour faire baisser le taux de chômage, actuellement de 9,4%, de manière conséquente.

La situation difficile sur le marché du travail, la stagnation du marché immobilier à un niveau très bas et un faible taux d'inflation avaient conduit la Fed en novembre dernier à adopter un deuxième train de mesures d'assouplissement quantitatif, avec notamment un programme, déjà bien entamé, de 600 milliards de dollars de rachats d'obligations du Trésor.

En dépit des appels de certains de réduire la voilure de ce programme, qui avait été très critiqué à l'époque par les partenaires commerciaux, le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke en a récemment réaffirmé le montant et la pertinence.

Pedro Nicolaci da Costa, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot