* Le Pentagone parle d'un missile intercontinental

* "C'est une situation que nous allons maîtriser", promet Trump

* Le missile serait tombé dans la zone économique du Japon

* Réunion extraordinaire du Conseil de sécurité mercredi (Actualisé avec Macron)

par Phil Stewart et Christine Kim

SEOUL/WASHINGTON, 28 novembre (Reuters) - La Corée du Nord a procédé mercredi à un nouveau tir de missile qui s'est abattu près des côtes japonaises, le Pentagone estimant qu'il s'agissait d'un engin intercontinental.

Une semaine avant ce tir qui met fin à une pause observée depuis la mi-septembre, Donald Trump avait annoncé le retour de la Corée du Nord sur la liste américaine des pays promoteurs du terrorisme, ce qui a ouvert la voie à de nouvelles sanctions.

"C'est une situation que nous allons maîtriser", a promis le président des Etats-Unis après ce dernier tir, qui, selon lui, ne changera rien à l'approche américaine du dossier. Washington cherche à limiter les échanges commerciaux entre la Chine et la Corée du Nord pour dissuader Pyongyang de poursuivre ses programmes nucléaires et balistiques.

Selon les premières évaluations, le missile, qui serait donc de type intercontinental, a été tiré de Sain Ni et a parcouru un millier de kilomètres avant de s'abîmer en mer du Japon, a déclaré le colonel Robert Manning, porte-parole du Pentagone. Il ne représentait aucune menace pour les Etats-Unis ou leurs alliés, a-t-il ajouté.

D'après l'armée sud-coréenne, il a atteint une altitude de 4.500 km, ce qui est sans précédent pour un missile nord-coréen, a souligné le secrétaire américain à la Défense James Mattis. Un membre des services de renseignement américains a toutefois estimé que l'engin n'était pas beaucoup plus puissant que le Hwasong 14 testé en juillet.

ABE : "NOUS N'ACCEPTERONS JAMAIS CETTE VIOLENCE"

Le gouvernement japonais, cité par la chaîne de télévision publique NHK, indique quant à lui qu'il s'est abattu dans la zone économique exclusive de l'archipel après un vol de 50 minutes. Le 29 août, un autre missile nord-coréen avait effectué un vol de 14 minutes au-dessus du Japon.

"Nous n'accepterons jamais cette violence et avons vivement protesté auprès de la Corée du Nord", a déclaré le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui a demandé la tenue d'une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'Onu, tout comme le gouvernement américain. Selon la délégation italienne à l'Onu, elle aura lieu mercredi à 20h00 GMT.

Le président sud-coréen Moon Jae-in, qui a réuni son cabinet de sécurité, a quant à lui invité la communauté internationale à exercer davantage de pressions sur Pyongyang.

Pour l'état-major de l'armée sud-coréenne, le tir a eu lieu à Pyongsong, dans le sud de la province de Pyongan, aux alentours de 18h17 GMT mardi, soit à 02h27 mercredi, heure de Séoul. Les forces sud-coréennes ont elle-mêmes effectué un test de missile pour y répondre, ajoute-t-il.

D'après le ministre japonais de la Défense Itsunori Onodera, le missile nord-coréen s'est désintégré avant de toucher la zone économique exclusive. Etant donné sa trajectoire, il s'agissait sans doute d'un missile intercontinental, a-t-il estimé lui aussi.

La NHK précise que trois débris ont été repérés. Le plus proche s'est abattu à 210 km à l'ouest des côtes japonaises.

Deux membres de l'administration américaine ayant requis l'anonymat avaient annoncé avant le tir que les experts s'attendaient à un tel acte.

Pyongyang, qui procédait à deux ou trois tirs expérimentaux par mois depuis avril, avait marqué une pause après celui du 15 septembre. L'engin avait alors survolé l'île japonaise d'Hokkaido.

Réagissant au dernier tir, Emmanuel Macron a dénoncé un acte "irresponsable". "Il renforce notre détermination à augmenter la pression sur Pyongyang et notre solidarité avec nos partenaires", ajoute le président de la République, sur Twitter.

A Bruxelles, Federica Mogherini, porte-parole de la diplomatie européenne, a condamné une "nouvelle violation inacceptable" des obligations internationales de la Corée du Nord. "Ce tir représente une grave provocation et une grave menace pour la sécurité internationale", a-t-elle ajouté.

Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan, a quant à lui dénoncé "une nouvelle violation des multiples résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu, qui nuit à la sécurité régionale et internationale". (Avec Linda Sieg et William Mallard à Tokyo, Mark Hosenball et Tim Ahmann à Washington; Jean-Philippe Lefief pour le service français)