Pékin (awp/afp) - La Chine s'est fixé un objectif de croissance "d'environ 5,5%" cette année, a annoncé samedi son Premier ministre, en dépit des incertitudes liées à la pandémie et à la guerre en Ukraine, qui pèsent sur l'économie mondiale.

"La pandémie de Covid-19 est toujours en cours, la reprise mondiale manque de dynamisme et le prix des matières premières reste élevé [...] ce qui rend la conjoncture volatile, difficile et incertaine", a indiqué le Premier ministre Li Keqiang, selon une version écrite de son discours-fleuve ouvrant la session annuelle du Parlement.

"Atteindre cet objectif de croissance nécessitera des efforts ardus", a-t-il admis devant les quelque 3.000 députés de l'Assemblée nationale populaire (ANP), pour la plupart le visage couvert d'un masque bleu.

Il s'agirait pour la Chine de son rythme de croissance le plus faible depuis 1990, mise à part l'année Covid de 2020.

La Chine avait alors renoncé à se fixer un objectif annuel de croissance. Le pays visait au moins 6% l'an dernier.

En 2021, son produit intérieur brut (PIB) a finalement progressé de 8,1% sur un an, galvanisé par la reprise.

Mais la croissance s'est essoufflée en cours d'année (+18,3% au 1er trimestre 2021 contre 4% au dernier).

Le pouvoir insiste désormais sur l'importance de "stabiliser" la croissance, dans une année sensible politiquement.

La session du Parlement doit préparer le terrain au Congrès quinquennal du Parti communiste chinois (PCC) qui devrait consacrer en fin d'année le pouvoir du président Xi Jinping. Et évoquer en coulisses le jeu de chaises musicales qui accompagnera le renouvellement de l'équipe dirigeante.

Cette année, la Chine compte réduire son déficit à 2,8% du PIB, contre 3,2% l'an dernier, a indiqué le Premier ministre chinois.

La Chine n'a plus connu d'excédent budgétaire depuis 2007.

Par ailleurs, Pékin se fixe comme objectif de créer cette année quelque 11 millions d'emplois, un chiffre identique à celui de l'an dernier.

La Chine vise également un taux de chômage "ne dépassant pas 5,5%", après un record absolu de 6,2% en février 2020, au plus fort de l'épidémie.

Ce chiffre dresse un tableau incomplet de la conjoncture économique. En Chine, le chômage est calculé pour les seuls urbains et ne tient pas compte des près de 300 millions de travailleurs migrants, d'origine rurale, dont la situation a été fragilisée par la crise sanitaire.

afp/rp