par Simon Rabinovitch et Gernot Heller

La Banque populaire de Chine a réaffirmé sa position favorable à une diversification de ses réserves de changes, qui représentent environ 2.400 milliards de dollars (1.958 milliards d'euros).

Elle a réfuté l'article du Financial Times (FT) selon lequel l'Administration d'Etat des changes (SAFE), préoccupée par son exposition croissante à la crise de la dette dans la zone euro, organiserait des réunions avec des banquiers étrangers à ce sujet.

La SAFE, qui dépend de la banque centrale, a déclaré que l'article du FT était dénué de tout fondement.

"La Chine est un investisseur responsable et de long terme dans l'investissement des réserves de changes et nous suivons toujours le principe de diversification", explique-t-elle dans un communiqué publié sur le site internet de la banque (www.pbc.gov.cn).

"L'Europe a été, est et restera l'un des principaux marchés d'investissement pour les réserves de changes de la Chine."

Pékin affirme en outre sa confiance dans la capacité de la zone euro à surmonter ses difficultés et son soutien aux mesures adoptées par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne pour stabiliser les marchés financiers.

De son côté, le président du fonds souverain chinois China Investment Corp (CIC), qui gère quelque 300 milliards de dollars, a réaffirmé qu'il ne réduirait pas ses investissements en Europe.

GEITHNER PLAIDE LA COORDINATION

L'euro, qui a perdu plus de 8% face au dollar depuis le début du mois, a regagné un peu plus de 1% après ces déclarations, repassant même brièvement au-dessus de 1,23 dollar alors qu'il était tombé à 1,2154 en tout début de journée en Asie en réaction à l'article du Financial Times.

Il se traitait autour de 1,2260 dollar vers 8h50 GMT.

Les marchés actions, eux, poursuivaient le rebond entamé la veille. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagnait 0,8% en milieu de matinée et les Bourses de Paris, Londres et Francfort affichaient des hausses de 0,6% à 1,1%.

Madrid et Athènes étaient toutefois dans le rouge.

Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, poursuit sa mini-tournée en Europe: après avoir passé quelques heures à Londres mercredi, il a dîné avec le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, et devait rencontrer jeudi le président de la Bundesbank, Axel Weber, puis le ministre des Finances, Wolfang Schäuble.

Ces rencontres devaient lui donner l'occasion de renouveler son appel en faveur d'une coordination de la gestion de crise, une critique implicite de l'initiative prise unilatéralement par l'Allemagne la semaine dernière en interdisant certains types de ventes à découvert sur les marchés financiers.

Washington n'a pas dissimulé ces dernières semaines sa préoccupation croissante face aux répercussions de la crise de la dette grecque.

Timothy Geithner et Wolfgang Schäuble devaient tenir une conférence de presse commune après leur rencontre.

Ailleurs dans la zone euro, le parlement espagnol devait se prononcer sur le plan d'austérité du gouvernement Zapatero, un vote qui s'annonçait serré.

En France, la plupart des grands syndicats ont appelé à une journée d'action contre le projet du gouvernement Fillon de réforme du financement des retraites.

En Italie, le Premier ministre, Silvio Berlusconi, qui a lui aussi approuvé un plan d'austérité budgétaire de près de 25 milliards d'euros, a déclaré mercredi que "les sacrifices requis sont indispensables pour sauver l'euro".

Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)