BERLIN, 26 novembre (Reuters) - Le président de l'Union chrétienne-sociale (CSU), alliée bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel, se dit favorable à un gouvernement de coalition avec le Parti social-démocrate (SPD) dans une interview publiée dimanche.

"Une alliance des conservateurs et du SPD est la meilleure option pour l'Allemagne - meilleure de toute façon qu'une coalition avec les Libéraux-démocrates et les Verts, que de nouvelles élections ou qu'un gouvernement minoritaire", estime Horst Seehofer dans les colonnes du Bild am Sonntag.

"Il n'y aura pas de grande coalition à n'importe quel prix", ajoute-t-il cependant. Le SPD est notamment hostile au plafonnement du nombre de demandeurs d'asile, que défend la CSU.

Sous la pression du président Frank-Walter Steinmeier et des conservateurs, qui ont invoqué le besoin de stabilité de l'Allemagne et veulent éviter de nouvelles élections, le SPD a accepté cette semaine d'ouvrir des discussions sur une nouvelle "grande coalition" après l'échec des négociations entre la CDU-CSU, le FDP (Parti libéral-démocrate) et les écologistes.

Les sociaux-démocrates voulaient au départ refaire leurs forces dans l'opposition après quatre années de gouvernement avec Angela Merkel qui ont débouché sur leur pire score électoral depuis 1933 aux élections fédérales du 24 septembre.

Selon un sondage Emnid publié dimanche, 52% des Allemands soutiennent la formation d'une nouvelle grande coalition.

Dans la même enquête, le bloc conservateur gagne deux points de pourcentage en une semaine à 33% des intentions de vote et le SPD prend un point à 22%.

Dans le Bild am Sonntag, le mouvement de jeunesse de la CDU réclame un accord de coalition avant Noël.

"S'il n'y a pas d'accord entre les conservateurs et le SPD d'ici là, les négociations seront considérées comme un échec", avertit la Junge Union.

Si le SPD refuse un tel accord, la CDU devrait constituer un gouvernement minoritaire, estime le chef de la Junge Union, Paul Ziemiak, dans les colonnes du journal.

Une telle hypothèse n'est guère privilégiée par Angela Merkel en raison de la fragilité inhérente d'un tel gouvernement mais certains commentateurs évoquent tout de même la possibilité d'un gouvernement minoritaire formé des conservateurs et des Verts, avec le soutien du SPD sur le vote de certains textes.

Les écologistes se sont dits ouverts, samedi, à l'idée de rejoindre un gouvernement minoritaire. (Madeline Chambers; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)