Le sondage trimestriel mené ces dix derniers jours auprès d'une trentaine d'analystes et gérants de fonds montre que l'indice phare de la place parisienne devrait atteindre 4.680 points d'ici la fin 2014, contre 4.308,06 points enregistrés mercredi à la clôture, soit une hausse de 8,6%, et 4.640 points attendus lors de la précédente enquête.

Selon le sondage Reuters, l'indice Euro Stoxx 50 devrait atteindre 3.300 points à fin 2014, contre 3.076,36 points mercredi soir, soit une progression de 7,3%.

"Les marchés européens vont continuer leur 're-rating', entamé à l'été 2012", estime Roland Kaloyan, responsable de recherche stratégie actions chez SG CIB.

"A l'instar des marchés américains, les marchés anglais et allemands sont déjà revenus à leur plus haut historique et à une valorisation qui n'est plus attractive. En revanche, il reste encore beaucoup de potentiel pour le marché français et les marchés périphériques", ajoute-t-il.

Le nouveau sondage Reuters montre que le CAC 40 ne devrait que légèrement progresser d'ici fin juin, date à laquelle l'indice est attendu à 4.425 points, contre 4.400 points visés lors de la précédente enquête.

"MONTAGNES RUSSES"

Cette tendance reste toutefois meilleure que celle observée sur le marché des contrats à terme, où les futures sur le CAC 40 à échéance juin 2014 <0#FCE:> se négociaient mercredi à 4.207 points et ceux à fin décembre à 4.185,5 points.

La hausse de la Bourse devrait s'appuyer sur une accélération de l'économie en zone euro, avec une croissance attendue de 1% en 2014, et sur un rebond des bénéfices d'entreprises après trois exercices de recul des résultats pour le CAC 40.

En revanche, la situation des économies émergentes, et plus particulièrement celle de la Chine, va continuer d'occuper l'attention des investisseurs au cours des prochains mois, préviennent les gérants et analystes interrogés par Reuters, ajoutant que les tensions géopolitiques en Crimée ne devraient pas atténuer les craintes du marché.

"Il est clair que la situation dans les pays émergents est à suivre de près car les sociétés européennes qui délivrent une croissance soutenue le font souvent grâce aux pays émergents, à commencer par la Chine", relève Xavier Lespinas, responsable de la gestion actions chez SwissLife Banque Privée.

De nombreux investisseurs, comme des fonds souverains du Moyen-Orient ou des fonds de pension sud-américains, avaient boudé l'Europe pendant la crise des dettes souveraines. Mais la situation des marchés émergents les incitent à se désengager au profit de la zone euro.

Les investisseurs s'interrogent également sur la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine. Sa présidente Janet Yellen a indiqué mercredi soir que la Fed aurait probablement démantelé cet automne son programme d'achats d'actifs et qu'elle pourrait commencer à relever ses taux d'intérêt quelque six mois plus tard.

Dans ce contexte, certains s'attendent déjà ce que les marchés financiers restent volatils tout au long de cette année.

"Il faut s'y faire, les marchés boursiers vont rester abonnés aux montagnes russes au moins jusqu'à la fin 2014", prévient ainsi Marc Touati, président du cabinet de conseil économique et financier indépendant Acdefi.

(Avec Blaise Robinson, édité par Dominique Rodriguez)

par Alexandre Boksenbaum-Granier