Londres (awp/afp) - La Banque d'Angleterre doit trouver l'équilibre délicat entre maintenir ses taux et risquer de voir l'inflation empirer et les remonter et peser sur l'économie britannique, a remarqué jeudi son gouverneur Andrew Bailey.

"Nous sommes dans une période de chocs sans précédent" et "nous cherchons un équilibre très précis entre l'inflation et le risque de récession", la guerre en Ukraine et la flambée des cours de l'énergie succédant à la crise provoquée par la pandémie de Covid-19, a-t-il souligné lors d'une conférence organisée pour le Peterson Institute for International Economics (PIIE).

"Le choc sur les revenus réels", qui vont s'inscrire en baisse en raison de l'inflation, "va ralentir la croissance, la question est de savoir si cela va se transférer sur le marché du travail", a ajouté M. Bailey.

L'inflation a atteint 7% sur un an en février au Royaume-Uni, notamment tirés à la hausse par le prix de l'essence, et pèse particulièrement sur le revenu des moins aisés.

Et les employeurs britanniques peinent à trouver des travailleurs, ce qui pourrait les pousser à augmenter les salaires proposés et risque de permettre à l'inflation de s'installer de façon plus durable.

"Il est difficile de savoir la taille du marché du travail, mais il n'y a pas de doute qu'il a rétréci, et quasiment impossible de savoir ce qui est attribuable au Covid-19 et au Brexit", estime-t-il.

Il a par ailleurs refusé de commenter la politique monétaire à venir de la BoE, là où la Réserve fédérale américaine (Fed) a clairement signalé qu'elle allait resserrer la sienne rapidement dans les prochains mois.

Plus tôt dans la journée, une autre membre du comité monétaire de la Banque d'Angleterre, Catherine Mann, a affirmé qu'elle se demandait si une hausse de plus d'un quart de point serait nécessaire lors de leur prochaine réunion le 5 mai.

afp/al