Pour Frederik Ducrozet, Head of Macroeconomic Research chez Pictet Wealth Management, il est peu probable que demain, la BCE surprenne par son attitude "dovish", d'autant que la monnaie reste sous pression, ce qui aggrave le problème de l'inflation importée. Pour le professionnel, il est peu probable que l'économiste en chef de la BCE, Philip Lane, mette son veto à une hausse de 75 points de base, bien qu'il puisse essayer d'atténuer toute indication d'une série de hausses de taux plus importantes.

Quel que soit le déroulement estime Frederik Ducrozet, l'objectif principal de la BCE sera de concentrer le resserrement monétaire, quelle que soit sa conséquence, jusqu'à ce que les taux directeurs atteignent un niveau plus "neutre", entre 1% et 2%.

Pictet Wealth Management continue de penser que la BCE interrompra son processus de hausse des taux dans un contexte de récession qui s'aggrave de jour en jour, même si la normalisation des politiques pourrait reprendre plus tard en 2023.

Pour l'instant, écrit la société de gestion, les risques penchent en faveur d'une accélération du "frontloading" et d'un taux terminal plus élevé lorsque la politique budgétaire interviendra.

Frederik Ducrozet précise que la BCE dispose d'autres outils que les taux directeurs pour normaliser sa position, y compris le resserrement quantitatif du programme d'achat d'actifs, la modification des paramètres du TLTRO (si ce n'est sa suppression totale) ou la rémunération des réserves excédentaires, qui seront probablement discutés dans les mois à venir.