Dans un rapport annuel au président français Emmanuel Macron publié lundi, M. Villeroy a déclaré que la Banque centrale européenne était justifiée de maintenir une politique monétaire stricte, sans aucun signe de relâchement des pressions inflationnistes sous-jacentes.

M. Villeroy a déclaré au journal Le Figaro que "l'essentiel de l'impact futur sur l'économie est dû à ce qui est déjà en cours de préparation, nous avons donc parcouru la majeure partie du chemin".

La BCE devrait relever ses taux pour la septième fois consécutive le 4 mai, les responsables politiques convergeant vers une hausse de 25 points de base - plutôt que vers une augmentation plus importante de 50 points de base - ont déclaré à Reuters des sources ayant une connaissance directe des discussions.

"Il est peut-être nécessaire de procéder à quelques hausses supplémentaires, mais à mon avis, elles devraient être limitées en nombre et maintenant en taille", a déclaré M. Villeroy au Figaro, suggérant qu'il envisageait également une mesure plus modeste.

Bien que la crise inflationniste actuelle ait commencé avec les prix de l'énergie et des matières premières, elle s'est depuis étendue à tous les biens et services.

"À ce stade, ni l'inflation hors énergie et alimentation, ni les indicateurs sous-jacents plus larges ne montrent de signes clairs et convergents d'un changement de tendance", a déclaré M. Villeroy dans sa lettre à M. Macron.

Compte tenu de l'ampleur du pic d'inflation de l'année dernière, M. Villeroy a déclaré qu'il était "normal" que les salaires rattrapent leur retard, même si c'est avec un léger décalage.

L'augmentation du salaire moyen par tête, primes comprises, devrait atteindre 6 % cette année en France, dépassant ainsi l'inflation, avant de revenir à un rythme plus mesuré en 2024, selon M. Villeroy.

Contrairement à certains pays de la zone euro comme l'Allemagne et l'Espagne, il n'y a guère de preuves en France que les entreprises poussent à l'augmentation des prix pour accroître leurs marges bénéficiaires, a-t-il ajouté.

La France a connu une inflation plus faible que dans d'autres pays de la zone euro, en grande partie grâce à des mesures visant à plafonner les prix de l'électricité et du gaz, dont la banque centrale estime qu'elles coûteront près de 50 milliards d'euros (55 milliards de dollars) sur la période 2022-2023.

M. Villeroy a déclaré que ces mesures devaient être réduites au cours des deux prochaines années, faute de quoi elles risquaient d'aggraver les pressions inflationnistes à moyen terme, ce qui nécessiterait un resserrement monétaire encore plus important de la part de la banque centrale.