Le numéro un mondial du luxe a indiqué, dans un communiqué laconique publié après la clôture de la Bourse, "avoir franchi le seuil de 20% au sein du capital de la société Hermès International" et détenir aujourd'hui 21.338.675 actions du groupe.

Personne n'était joignable dans l'immédiat auprès d'Hermès comme de LVMH pour commenter cette information.

LVMH avait fait une arrivée fracassante au capital d'Hermès, dévoilant le 23 octobre avoir pris 17% du groupe via des instruments financiers lui ayant permis de ne pas déclarer les franchissements de seuils réglementaires.

Face à cette irruption perçue comme hostile, les actionnaires familiaux d'Hermès, qui détiennent environ 73% du capital mais qui ne sont liés par aucun pacte d'actionnaires ou droits de préemption, ont organisé la riposte en proposant de sécuriser leur participation via la création d'une holding détenant plus de 50% du capital du groupe.

Ce projet, qui comporte une demande de dérogation d'OPA contestée par l'Adam (l'Association de défense des actionnaires minoritaires), est actuellement en cours d'examen auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Cette dernière a également ouvert une enquête sur les conditions dans lesquelles LVMH a acquis sa participation de 17%.

Le titre Hermès a été particulièrement entouré fin novembre ainsi que le 17 décembre, faisant l'objet de volumes d'échanges anormalement élevés, liés à des ventes de gérants indiciels provoquées par la baisse de la pondération du titre dans les indices européens.

Des spéculations ont alors circulé sur de possibles ramassages de titres par LVMH, mettant à profit cette brusque liquidité sur un titre dont le flottant est ramené à moins de 9%.

Interrogé début décembre sur de possibles ramassages en Bourse, le groupe LVMH s'était refusé à tout commentaire.

Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot