Richard Barley,

The Wall Street Journal

NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La situation ne peut que s'améliorer. Après une série d'excellents chiffres, les données des enquêtes économiques parues la semaine dernière en Europe se sont dégradées. Les statistiques indiquent toujours une croissance soutenue, mais les investisseurs pourraient devoir intégrer le changement subtil qui s'opère dans cette reprise remarquable pour les marchés.

Trois enquêtes sur les conditions en février se sont révélées plus faibles qu'attendu la semaine dernière. Ainsi, l'indice préliminaire de confiance des ménages de la Commission européenne pour la zone euro s'est replié de 1,3 point par rapport à janvier, pour s'établir à 0,1. L'indice PMI composite de la zone euro est par ailleurs ressorti en baisse à 57,5 en février, contre 58,8 en janvier, selon les données préliminaires d'IHS Markit. Enfin, l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne a reculé à 115,4 en février, contre 117,6 le mois précédent.

Bien sûr, les investisseurs ne devraient pas accorder trop d'importance aux statistiques parues sur une seule semaine. Sans compter que dans chacun de ces cas, les chiffres en question restent proches de leurs plus hauts niveaux depuis plusieurs années. L'indice Ifo de janvier, par exemple, est ressorti à son niveau le plus élevé depuis le lancement de l'indicateur en 1991. L'indice PMI indique pour sa part un taux de croissance de 0,9% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent, selon IHS Markit, ce qui est particulièrement robuste pour la zone euro. En 2017, l'union monétaire a également connu sa meilleure année de croissance depuis une décennie, avec une expansion de 2,5%.

Pourtant, la donne pourrait changer pour les marchés, qui ne peuvent plus vraiment partir du principe que les statistiques seront forcément supérieures aux attentes. L'indice de surprise économique de Citigroup pour la zone euro, qui suit la surperformance ou la surperformance des indicateurs économiques par rapport aux anticipations, est passé sous zéro la semaine dernière, pour la première fois depuis septembre 2016, après avoir passé sa plus longue période en territoire positif depuis au moins 2003. Si les attentes s'adaptent enfin à la réalité, la probabilité d'une déception est plus forte pour la première fois depuis longtemps.

Enfin, le niveau de croissance dans la zone euro semble encourageant. Les investisseurs devraient toutefois intégrer le fait que l'accélération qui a caractérisé l'année 2017 pourrait avoir - pour un certain temps - atteint un plafond.

-Richard Barley, The Wall Street Journal

(Version française Maylis Jouaret) ed: ECH