(Actualisé avec candidat de l'AKP proclamant sa victoire à Istanbul)

ANKARA, 31 mars (Reuters) - L'opposition turque maintient son avance dimanche soir à Ankara, esquissant peut-être une alternance dans la capitale que le parti du président Recep Tayyip Erdogan contrôle depuis près de 25 ans, et talonne le parti présidentiel à Istanbul.

Le principal candidat de l'opposition, Mansur Yavas, du Parti républicain du peuple (CHP, laïc), est crédité de 50,3%, des voix contre 47,5% pour l'ancien ministre Mehmet Ozhaseki, qui défend les couleurs de l'AKP (Parti de la justice et du développement), selon des résultats communiqués par la chaîne publique NTV et portant sur près de 90% des bulletins.

Les premiers résultats fournis à la fermeture des bureaux de vote donnaient l'AKP en tête, mais la tendance s'est rapidement inversée.

A Istanbul, la plus grande ville du pays elle aussi contrôlée par le parti présidentiel depuis un quart de siècle, l'écart s'est considérablement resserré.

Donné en tête avec près de trois points d'avance en début de soirée, le candidat de l'AKP, l'ancien Premier ministre Binali Yildirim, n'est plus crédité que d'une marge de 0,2 point sur le candidat du CHP (48,8% contre 48,6% selon des résultats portant sur 98% des urnes).

Binali Yildirim s'est néanmoins proclamé vainqueur du scrutin.

Mais son adversaire du CHP, Ekrem Imamoglu, a dénoncé une "manipulation" et rappelé que des bulletins de vote étaient encore en dépouillement.

D'après les télévisions turques, au dernier pointage, portant sur 98,8% des urnes, il n'y a plus que 4.443 voix d'écart entre les deux candidats (4.111.219 voix pour Yildirim et 4.106.776 pour Imamoglu).

Quelque 57 millions d'électeurs étaient appelés à se prononcer à l'occasion de ce scrutin incertain, puisque les sondages donnaient l'AKP à la seconde place des intentions de vote dans plusieurs grandes villes dont Istanbul et Ankara.

"Il nous faut accepter le fait que nous avons gagné certaines villes et que nous en avons perdues d'autres", a commenté Erdogan. "C'est une nécessité dans les démocraties."

Le scrutin de dimanche était le premier depuis qu'Erdogan a été investi de pouvoirs étendus en juillet dernier. (Tuvan Gumrukcu et Ece Toksabay Arthur Connan, Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)