BAGDAD, 19 février (Reuters) - Le Premier ministre irakien, Haider al Abadi, a annoncé dimanche le début de l'offensive terrestre sur Mossoul-Ouest, la moitié de la grande ville du nord de l'Irak encore aux mains du groupe Etat islamique (EI).

Les forces de Bagdad ont occupé plusieurs villages lors de leur progression en provenance du Sud en direction du secteur occidental de la ville, rapporte l'armée.

Le général Stephen Townsend, chef des forces de la coalition internationale sous commandement américain qui appuie Bagdad, a prévenu que la bataille serait difficile.

"Mossoul serait une dure bataille pour n'importe quelle armée", dit-il dans un communiqué.

Les djihadistes se seraient retranchés parmi les civils dans la partie occidentale de la ville, stockant des armes dans des hôpitaux, des écoles, des mosquées et des églises pour se protéger. Environ 650.000 civils vivraient dans Mossoul-Ouest.

La bataille de Mossoul, ville que l'EI avait occupée en juin 2014, a débuté à la mi-octobre. Les forces pro-gouvernementales irakiennes et leurs alliés ont repris le mois dernier la partie orientale de la ville, sur la rive gauche du Tigre.

Le ministère irakien de la Défense a annoncé samedi que l'armée de l'air avait largué des millions de tracts sur Mossoul-Ouest prévenant la population de l'imminence de l'offensive.

Ces tracts, dit le ministère, "contiennent des instructions aux civils pour qu'ils se préparent à accueillir les forces irakiennes qui viennent libérer leurs secteurs et enjoignent les membres de Daech de déposer leurs armes et de se rendre".

La topographie de Mossoul-Ouest, où se trouve le centre historique de la ville, diffère grandement de Mossoul-Est. Les commandants s'attendent à une bataille plus difficile du fait notamment de l'étroitesse des rues qui ne permettent pas les mouvements de chars et autres véhicules blindés.

De plus, il n'est pas sûr que les forces pro-gouvernementales laisseront, comme elles l'avaient fait à Mossoul-Est, la possibilité aux djihadistes de quitter les quartiers encerclés.

Les agences humanitaires de l'Onu s'attendent à ce que ces nouveaux combats déplacent jusqu'à 400.000 civils.

"Ce sera une bataille différente avec d'énormes implications pour les civils", a dit à Reuters Lise Grande, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l'Irak. "Il faut envisager la possibilité d'un siège dans la vieille ville." (Maher Chmaytelli, Gilles Trequesser avec Henri-Pierre André pour le service français)