"Nous redoutons réellement que l'inflation ne devienne une préoccupation majeure en 2011 du fait de facteurs à la fois cycliques et structurels. Sur le plan cyclique, on s'attend à ce que les effets retard d'une politique monétaire ultra-expansionniste ne provoquent une hausse de l'inflation. Sur le plan structurel, l'évolution de la production, du secteur marchand vers le non marchand, va réduire la productivité générale, en favorisant une hausse de l'inflation. Le problème est particulièrement prégnant en Chine, pays dans lequel l'inflation alimentaire connaît des taux à deux chiffres."

"Les responsables politiques vont se montrer vigilants sur la réduction des anticipations inflationnistes, probablement grâce à une combinaison de contraintes sur l'expansion du crédit domestique, la croissance monétaire, l'appréciation des devises et les hausses de taux d'intérêt. Jusqu'à présent, les intervenants semblent persuadés que l'inflation est sous contrôle, mais qu'en sera-t-il si la dérive se poursuit ?"

"Les coûts de production sont, d'une façon générale, fortement orientés à la hausse. Du fait de la montée en flèche des coûts des matières premières au cours de ces derniers mois, ceci semble évident. La hausse des coûts de production a clairement mis la pression sur les marges opérationnelles. En d'autres termes, les entreprises n'ont pas encore complètement répercuté sur les consommateurs la hausse des coûts de production."

"Cette situation n'est pas tenable et, avec le renforcement général de la croissance, il est logique d'anticiper une répercussion accrue qui, à son tour, provoquera une hausse du CPI. Les pressions sur les prix s'accumulent dans le pipeline. Si nous nous inscrivons dans une perspective plus large, il existe un risque que 2011 soit dans une certaine mesure un remake de 2008. A l'époque, l'inflation se propageait dans l'ensemble du monde émergent et les indications du CPI sur de nombreux marchés développés étaient également orientées à la hausse."