Francfort (awp/afp) - Le poids de l'euro comme monnaie de réserve a repris l'an dernier après des années de baisse, une tendance susceptible de se confirmer avec le recul de l'incertitude politique en zone euro, selon un rapport publié mercredi par la BCE.

La monnaie unique représentait 19,7 % des réserves de change mondiales à fin 2016, exprimées à taux de change constants, un gain de 0,3 point de pourcentage tout en restant à un niveau bas après six années de baisse d'affilée.

"Le rôle de l'euro comme réserve de change a souffert jusqu'à une période récente en raison d'une instabilité politique ressentie, mais celle-ci semble reculer dans l'esprit des participants sur le marché. Cela augure favorablement du rôle de l'euro à l'avenir comme réserve de change", a déclaré Benoit Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne, lors de la présentation du rapport.

Le dollar reste de loin la monnaie prédominante même sil elle a encore perdu du terrain, à 64 %, quand ce niveau était à 70,5% en 2007, année du déclenchement de la crise financière.

Les reculs relatifs de la monnaie unique et du billet vert témoignent d'un système monétaire devenu multipolaire, le yuan chinois représentant 1,1% des réserves de change mondiales, comme le montre pour la première fois le rapport, quand les parts du dollar australien (1,8%) et du dollar canadien (2,0%) sont restées stables.

L'émergence du yuan comme monnaie de réserve a conduit en juin la BCE a détenir une petite part de ses devises en portefeuille dans cette devise, soit l'équivalent de 500 millions d'euros.

En termes de paiement de biens et services, le poids de l'euro a également augmenté, à 31,3%, contre 29,4% en 2015, mais en restant bien en deçà des 44% observés en 2012. Le dollar reste le plus utilisé, à 42 %, et le yuan a régressé pour la première fois en 2016, pour repasser sous les 2%.

Le document rend aussi compte d'une baisse du rôle de l'euro sur les marchés financiers, en particulier la part d'émissions en euros est passée de 24,8 à 20,4% entre 2015 et 2016.

"Nous ne visons pas d'intensité précise en ce qui concerne le rôle international de l'euro, mais laissons les forces du marché agir", a conclu Benoit Coeuré.

afp/al