EDF a lancé l'essai le 27 septembre afin d'obtenir une meilleure visibilité sur ses revenus, en ciblant la vente d'électricité à des concurrents tels que la major pétrolière TotalEnergies, la compagnie gazière Engie et les traders.

Cependant, si l'essai d'enchères actuel échoue, cela affaiblirait la position du PDG d'EDF, Luc Remont, qui promeut les contrats à long terme comme la base du modèle économique du groupe après 2025.

Selon les données d'EDF en date du 3 octobre, les 10 ventes aux enchères organisées jusqu'à présent n'ont abouti qu'à un seul contrat conclu le 28 septembre pour de l'électricité à livrer en 2028 au prix de 86 euros par mégawattheure (MWh).

Ce prix correspond au niveau visé par EDF, qui avait précédemment déclaré viser un peu moins de 100 euros par MWH.

Il est nettement supérieur au prix réglementé de 42 euros par MWH auquel le mécanisme de l'ARENH, qui doit prendre fin le 31 décembre 2025, oblige EDF à vendre une partie de son électricité à un prix inférieur au prix réglementé. 2025, oblige EDF à vendre une partie de son énergie nucléaire à des fournisseurs alternatifs.

EDF n'a pas voulu s'étendre sur les raisons du faible démarrage de l'essai.

"C'est un processus long. Nous avons reçu des offres tous les jours, ce qui est plutôt encourageant", a déclaré un porte-parole d'EDF.

Pour Nicolas Goldberg, directeur associé chez Colombus Consulting, "le marché semble plutôt attentiste" : "Le marché semble plutôt attentiste", manquant de visibilité avant la fin de l'ARENH.

Alors que la France tente d'obtenir des règles européennes plus favorables au secteur de l'énergie nucléaire par le biais d'une réforme du marché de l'électricité, le président Emmanuel Macron a déclaré le mois dernier que son gouvernement "reprendrait le contrôle" des prix de l'électricité d'ici la fin de l'année.

Cela se ferait par le biais d'une loi française sur l'énergie, afin d'agir sur le fait que les prix du gaz ont gonflé les prix de l'électricité en Europe, et en particulier en France, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Mais pour rédiger la nouvelle législation, le gouvernement doit se mettre d'accord avec EDF sur un niveau de prix de l'électricité qui satisfasse le groupe tout en protégeant ses clients, ainsi que sur les volumes d'électricité qui seraient toujours régulés par l'État.

L'année dernière, les finances d'EDF ont été durement touchées lorsqu'un nombre sans précédent de réacteurs ont dû être mis hors service pour réparation et que le groupe a dû acheter de l'électricité sur le marché à des prix record à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

L'entreprise a également souffert de la décision du gouvernement de plafonner l'augmentation des prix de l'électricité afin de protéger les ménages de l'inflation galopante.