par Sakari Suoninen et Sven Egenter

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, qui a présidé les débats, a ajouté que la consolidation budgétaire était un élément essentiel d'une reprise durable et de la restauration de la confiance.

"Il y a une confirmation de la normalisation progressive de l'économie et du fait que, au niveau mondial, nous sommes en mode de reprise", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Les plus grosses économies mondiales (Union européenne, Etats-Unis et Japon) sont sorties de la récession au troisième trimestre de l'an dernier.

Mais de nombreux banquiers centraux et analystes ont exprimé des doutes sur la solidité de cette reprise et ont mis en garde contre la persistance de nombreux risques.

Ewald Nowotny, le gouverneur de la banque centrale autrichienne, a déclaré pour sa part que la croissance devrait être faible cette année et que les prévisions économiques présentées en décembre par la BCE restaient valables.

"Il y aura une croissance positive en 2010 mais la reprise restera assez molle. Cela signifie qu'il faut rester assez prudent en ce qui concerne l'évolution de la situation économique", a-t-il dit à des journalistes en marge de la réunion de la BRI.

Son homologue à la tête de la Banque d'Italie, Mario Draghi, qui préside le Conseil de stabilité financière, avait averti samedi que les banquiers devaient rester conscients de la fragilité de la reprise économique lorsqu'ils prenaient de nouveaux risques, le début de reprise économique étant dû en majeure partie à des mesures monétaires et budgétaires exceptionnelles.

GESTION DU RISQUE

Lundi, Jean-Claude Trichet a souligné lors de sa conférence de presse que la réunion avait donné l'occasion aux participants de souligner la nécessité de politiques budgétaires responsables.

"Nous avons consacré beaucoup de temps au problème des déséquilibres budgétaires, à la nécessité d'être crédible lors du retour à une gestion normale et durable à moyen terme de la situation budgétaire", a-t-il dit.

Cela est important pour assurer la confiance dans l'économie, a-t-il ajouté.

Outre les représentants des principales banques centrales, y compris la Réserve fédérale américaine, la Banque d'Angleterre et la Banque du Japon, de nombreux dirigeants de banques commerciales ont assisté aux débats, comme c'est habituellement le cas pour la première réunion de l'année.

Jean-Claude Trichet a expliqué que les banques centrales surveillaient avec attention la dynamique du crédit et qu'elles rappelaient régulièrement les établissements bancaires à la nécessité de ne pas prendre de risques excessifs.

Sur ce point, Ewald Nowotny a montré du doigt les banques américaines.

"Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un problème majeur dans la zone euro mais nous observons certains signes dans le monde", a-t-il dit. "Je crois qu'il y a de quoi être préoccupé, notamment pour les autorités américaines."

Jean-Claude Trichet a également déclaré que les déséquilibres des comptes courants avaient été réduits depuis le début de la crise et que les banques centrales souhaitaient poursuivre ce mouvement.

Certaines banques centrales, comme celles de Norvège et d'Australie, ont déjà relevé leurs taux d'intérêt. De son côté, la BCE a annoncé son intention de retirer progressivement certains des mécanismes exceptionnels mis en oeuvre pour injecter des liquidités dans le système financier.

Le président de la BCE a précisé que ses propos concernaient le monde entier et ne constituaient en aucun cas des indications sur les décisions que prendrait la Banque centrale européenne lors de sa réunion de politique monétaire jeudi.

Avec Tamora Vidaillet, version française Marc Angrand, édité par Pascale Denis