L'automobile à l'ère de la 4ème révolution industrielle

Les constructeurs automobiles ont, pendant longtemps, tracé leur chemin sans un obstacle à l'horizon. Ils se sont développés dans un paysage qui n'a pas beaucoup évolué ces dernières décennies et chacun innovaient à un rythme modéré. Mais depuis quelques années, l'arrivée de nouveaux acteurs innovants, comme Tesla par exemple, a révolutionné le secteur. A à peine 10 ans, cette jeune société de véhicules électriques a su concurrencer les plus grands constructeurs automobiles (voir graphique ci-dessous) et acquérir une telle notoriété, que tous les acteurs du secteur ont compris que s'ils voulaient conserver leur part de marché et ne pas se laisser dépasser par les nouvelles générations, il fallait innover. Davantage préoccupés par l'environnement et complétement absorbés par les nouvelles technologies, les clients d'aujourd'hui, et davantage ceux de demain, n'ont plus les mêmes attentes, ni les mêmes modes de consommation que leurs prédécesseurs. Les entreprises s'adaptent alors à leur nouvel environnement et passent la seconde dans le domaine des véhicules connectés, autonomes et/ou encore, électriques. Ainsi, à l'ère de la 4ème Révolution Industrielle, l'industrie automobile opère la plus grande mutation depuis un demi-siècle.
 

Comment les géants du secteur automobile s'adaptent à ces grands bouleversements ? 
 

 

 

> Toyota investit massivement dans la R&D depuis des années, notamment dans les domaines de l'intelligence artificielle, de la connectivité et de la conduite autonome. Le groupe, connu pour être un des précurseurs de la voiture hybride, n'hésite pas à augmenter ses investissements en R&D pour rester leader sur ce segment. En 2018, ses dépenses avoisinent les 1064 milliards de yens, progressant de 2.6% par rapport à 2017 et de 47% par rapport à 2010. Ce montant représente un peu moins de 4% du CA en 2018.
 

> Son objectif est de vulgariser les véhicules électriques, proposer des véhicules "propres", zéro émission, et d'éliminer les émissions de Co2 des véhicules neufs d'ici 2050.
 

>Ses partenariats sont nombreux, pour rester à la pointe de l'innovation et bénéficier du savoir-faire des leaders de chaque domaine, comme l'américain Uber, avec qui il a investi 500 millions de dollars en 2018 pour créer des robotaxis et lancer son service de covoiturage à partir de 2021. Il a également développer un partnariat avec Air Liquide et STEP, la société de taxi électrique parisien, afin d'accélérer le déploiement de véhicules électriques à hydrogène en Ile-de-France, ou encore avec SoftBank avec qui il lance la société MONET Technologies pour créer de nouveaux services de mobilité.
 

 

 

> Volkswagen a augmenté de 86% ses dépenses en R&D en sept ans, pour s'établir à 13 milliards d'euros en 2017, ce qui représente 6.7% de son chiffre d'affaires. Il est attendu que le groupe continue d'investir massivement, pour se développer dans le domaine de l'intelligence artificielle, des systèmes d'auto-conduite et des composants numériques afin de compter parmi les plus innovants, agiles et compétitifs. Volkswagen a d'ailleurs déjà conclu un accord avec le géant Microsoft pour développer le Cloud automobile, puis pour que d'ici 2020, plus de cinq millions de nouveaux véhicules chaque année soit entièrement connectés.

> En investissant toujours davantage en R&D, Volkswagen a l'objectif de devenir un leader dans le domaine des batteries automobiles d'ici 2025, et de produire 30 nouveaux véhicules électriques et 20 modèles de SUV sur la même période. Avec son plan Roadmap E, un plan à 25 milliards de dollars, le Groupe compte proposer 300 modèles de véhicules électriques d'ici 2030. Pour accompagner le lancement de ses véhicules électriques, Volkswagen a créé, en partenariat avec Daimler et Ford un réseau de charge à haute puissance, baptisé IONITY. 

> Le groupe allemand a l'ambition de devenir l'un des trois plus grands fournisseurs mondiaux de services de mobilité d'ici 2025 (voitures avec chauffeurs, voiture en autopartage, …). A ce titre, il souhaite que la marque Moia, créée en 2016, devienne l'un des principaux fournisseurs de services de transports, mais il développe aussi cette stratégie à l'ensemble de ses marques. D'ailleurs un Comité de décision intermarques a été créé pour s'en charger.
 

 

 

 

> Daimler a investi 9.1 milliards d'euros en R&D en 2018 (soit 5.4% du chiffre d'affaires), contre 8.7 l'année précédente. Ces dépenses devraient continuer à augmenter en 2019 et 2020, autour de 9.2 milliards.
 

>Daimler se focalise sur 4 domaines : la connectivité de ses véhicules, la conduite autonome, la mobilité numérique, les services de transport, et l'électrification. Pour se développer, le Groupe a adopté la stratégie des 5C : Core (renforcer son cœur de métier), Case (devenir leader dans les métiers d'avenir), Culture (adapter sa culture d'entreprise), Company (renforcer sa structure divisionnaire), et Clients (la plus importante des composantes).

> D'ailleurs, en se concentrant sur les besoins de ses clients, il a pour objectif de devenir (lui aussi) un des principaux fournisseurs de services de mobilité, sachant qu'aujourd'hui, ses services de mobilités Car2go, Moovel et Mytaxi sont utilisés par approximativement 31 millions de personnes dans le monde. La société prévoit de mettre en circulation dans les années 2020 ses premiers taxis autopropulsés.
 

> De plus, dix modèles de voitures, camions, fourgonnettes et autobus entièrement électriques seront lancés d'ici 2022. Daimler est pour l'instant le premier à proposer la conduite partiellement automatisée de camions avec le modèle Actros, et a annoncé qu'un investissement de 500 millions d'euros allait être réalisé pour poursuivre sur cette voie.
 

Comparaison des 3 plus gros constructeurs automobiles avec Tesla :
 

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Les constructeurs historiques distancent encore largement la nouvelle pépite Tesla, notamment en termes de chiffre d'affaires et de véhicules vendus. Ces géants de l'industrie automobile bénéficient de la recherche et du savoir-faire des acteurs spécialisés dans l'intelligence artificielle, les objets connectés, etc. mais également des équipementiers. Grâce à leurs nombreux partenariats, ils pourront s'adapter à ces nouveaux enjeux, comme ils ont su le faire sur les thématiques des précédentes années, à savoir la sécurité, le confort, la consommation et maintenant, la pollution et la technologie.