MILAN, 8 mars (Reuters) - L'arrêt du projet de liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin coûterait plus de trois milliards d'euros à l'Italie, indique le secrétaire d'Etat italien aux Infrastructures dans un entretien au Corriere della Sera, vendredi.

"Telles que sont les choses, (un arrêt des travaux) n'aura pas lieu", affirme Armando Siri qui appartient à la Ligue d'extrême droite du ministre de l'Intérieur Matteo Salvini.

La Ligue est favorable à l'achèvement de ce chantier tandis que le Mouvement 5 Etoiles de Luigi du Maio, qui fait partie de la coalition gouvernementale, y est opposé.

Les divergences de point de vue se sont accentuées entre les deux formations partenaires au pouvoir en Italie jeudi au point de laisser craindre un éclatement de la coalition.

Matteo Salvini a affirmé dans une déclaration à la télévision qu'il ne fléchirait pas sur ce point et que son parti "ne signerait jamais" un décret bloquant le projet.

Cette prise de position a provoqué une réaction rapide de Luigi di Maio qui a accusé son partenaire de mettre en péril la stabilité de la coalition au pouvoir en Italie.

"Il (Salvini) portera la responsabilité devant des millions d'Italiens", a déclaré le chef de file du M5S dans un communiqué. "Je considère cela comme un comportement irresponsable".

Le TGV Lyon-Turin est un chantier franco-italien qui doit relier les deux villes via un tunnel de 58 km à travers les Alpes.

L'Union européenne a promis de financer le projet à hauteur de 40%, l'Italie à hauteur de 35% tandis que la France apportera les 25% restants.

Le président du Conseil italien Giuseppe Conte a estimé jeudi que les nouvelles estimations faites sur le trafic de cette liaison ferroviaire laissent entrevoir une viabilité à long terme et que, si cela est nécessaire, une renégociation des termes financiers pourrait être envisagée.

(Agnieszka Flak; Pierre Sérisier pour le service français)