(Avec communiqué du ministère de la Défense sur une deuxième opération)

MAIDUGURI/YOLA, Nigeria, 14 août (Reuters) - L'armée nigériane a tué le numéro deux du mouvement radical islamiste Boko Haram, a annoncé mercredi le ministère de la Défense.

Momodu Bama, dont l'arrestation faisait l'objet d'une récompense de 25 millions de naira (117.000 euros), et 17 autres combattants islamistes ont été tués le 4 juillet à Bama, une ville de l'état de Borno.

"Spécialiste du maniement des armes antiaériennes, il était connu pour sa brutalité et son absence de pitié avec un goût personnel pour le meurtre de ses victimes", a dit le ministère de la Défense.

Le corps de Momodu Bama a été identifié par des combattants de Boko Haram arrêtés, a-t-il précisé.

L'armée nigériane a annoncé mercredi la mort de deux autres chefs de la secte islamiste, Mohamed Bama et Abubakar Zakariya Yau.

Les deux hommes avaient été arrêtés près de la ville de Mubi la semaine dernière et avaient avoué être sur le point de mener une "opération" dans l'Etat de Taraba, dans le sud du pays, a indiqué à Reuters le chef d'état-major de la ville de Mubi, Beyidi Marcus Martins.

Des échanges de tirs ont éclaté alors que les deux hommes indiquaient aux soldats où se trouvait leur cachette.

Dix millions de naira (47.000 euros) de récompense étaient offerts en échange des deux hommes.

Quatre fusils AK47, plusieurs lance-grenades et d'autres engins explosifs ont été saisis.

Boko Haram a pris les armes pour instaurer une version radicale de la charia (loi islamique) dans le nord du Nigeria et a tué des milliers de personnes depuis le début de sa campagne il y a quatre ans.

Le président Goodluck Jonathan a déclaré l'état d'urgence et lancé mi-mai une offensive contre le bastion de Boko Haram dans l'Etat de Borno et dans les états de Yobe et d'Adamawa, dans le nord-est du pays.

Dimanche, des membres présumés de l'organisation islamiste ont lancé une attaque contre une mosquée de l'Etat de Borno, qui s'est soldée par la mort de 44 personnes dont des fidèles venus faire les prières musulmanes du matin. Trente-six personnes ont également été blessées lors de l'attaque.

Les attaques menées par Boko Haram ont principalement visé les forces de sécurité ou des responsables du gouvernement. Des fidèles musulmans et chrétiens ainsi que des écoles et des commerces ont également été prises pour cibles.

Le chef du mouvement islamiste, Abubakar Shekau, a déclaré dans une vidéo distribuée à la presse lundi que les membres de la secte avaient "tué un nombre incalculable de soldats" ces dernières semaines et en "tueraient encore davantage". (Lanre Ola, Joe Brock, Clémence Apetogbor et Tangi Salaün pour le service français)