BAMAKO, 8 janvier (Reuters) - L'armée malienne a repoussé une attaque de groupes rebelles islamistes qui contrôlent depuis avril dernier les deux tiers du Mali, a annoncé mardi le ministère de la Défense dans un communiqué lu à la radio et à la télévision malienne.

Les insurgés s'étaient avancés ces derniers jours vers les positions de l'armée gouvernementale dans la région de Mopti, à 500 km au nord-est de la capitale, après plusieurs mois de statu quo.

Des pourparlers de paix entre une partie des insurgés et le gouvernement de Bamako sont prévus jeudi à Ouagadougou, la capitale burkinabé.

Le groupe islamiste Ansar Dine fait partie des groupes rebelles qui ont récemment amorcé un mouvement vers le Sud en direction de positions tenues par l'armée régulière.

Ce mouvement a dit avoir mis fin à un cessez-le-feu en raison du projet de la communauté internationale de déployer une force ouest-africaine dans le nord désertique pour en chasser les rebelles.

Dans la journée de mardi, une source militaire malienne a fait savoir que l'armée avait fait usage la nuit précédente de l'artillerie lourde pour stopper la progression des rebelles. "L'armée a procédé à des tirs de sommation en divers points de la ligne de démarcation en guise de dissuasion", a indiqué cette source au ministère de la Défense à Bamako.

Lundi, des convois de pick-up transportant des groupes d'islamistes fortement armés ont fait mouvement vers le sud du Mali, non loin de positions tenues par le gouvernement, a-t-on appris de sources militaires. Ces colonnes étaient signalées dans la région de Mopti, où des éléments de l'armée régulière sont stationnés.

Des rebelles touaregs, soutenus par des islamistes radicaux parfois alliés à Aqmi, se sont emparés en avril du nord du pays en profitant de la désorganisation de l'armée et du vide politique créé par un coup d'Etat militaire à Bamako.

En décembre, le Conseil de sécurité de l'Onu a approuvé des plans visant à déployer un contingent de troupes ouest-africaines dans le Nord pour en chasser les groupes djihadistes, mais l'opération ne devrait pas être lancée d'ici septembre.

En visite mardi à Ottawa, le président béninois Boni Yayi, dont le pays préside actuellement l'Union africaine, a souhaité que des forces non africaines, notamment de pays de l'Otan, s'associent à la reconquête du nord du Mali.

"En fait, à mon avis, quand nous parlons d'une force internationale, il ne s'agit pas seulement de la Cédéao, de l'Union africaine, mais également de forces extérieures au continent africain, étant donné la gravité de la situation", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

"L'Otan devrait rejoindre nos forces africaines", a-t-il poursuivi, soulignant le danger que représente la menace terroriste pour l'ensemble de la communauté internationale. (Tiémoko Diallo, avec Bate Felix à Dakar et Joe Bavier à Abidjan, David Ljunggren au Canada; Jean-Loup Fiévet et Guy Kerivel pour le service français)