par Ahmed Rasheed

BAGDAD, 7 janvier (Reuters) - Des chars et des pièces d'artillerie de l'armée irakienne ont pris position mardi autour de Falloudja, où des extrémistes sunnites se réclamant d'Al Qaïda ont repris pied la semaine dernière, a-t-on appris auprès des services de sécurité.

Afin d'éviter une offensive en règle, des dignitaires locaux tentent toutefois de convaincre les combattants de l'Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL) de quitter la ville.

Le Premier ministre irakien, Nouri al Maliki, aurait accepté de retarder l'assaut pour leur permettre d'obtenir gain de cause, dit-on de mêmes sources, mais on ignore quel délai leur aurait été accordé.

Les djihadistes de l'EIIL, également impliqués dans la guérilla syrienne, sont de retour à Ramadi et à Falloudja, deux villes de la province d'Anbar (ouest) dont ils avaient été évincés en 2006-2007 après une offensive des forces américaines et des milices sunnites sahoua hostiles à Al Qaïda. (voir )

Beaucoup d'habitants de la région, où les sunnites, minoritaires à l'échelle nationale, sont dominants, partagent leur ressentiment envers le gouvernement chiite de Nouri al Maliki, mais leurs représentants veulent éviter une confrontation directe avec les forces gouvernementales.

"CYCLE DE VIOLENCES"

"Si l'armée attaque Falloudja pour combattre une poignée de membres d'Al Qaïda, cela aura de terribles conséquences en amorçant un cycle interminable de violences", a averti l'un des dignitaires tribaux de Falloudja, interrogé par Reuters.

"Nous adressons un message clair à notre gouvernement : allez y, combattez Al Qaïda hors de Falloudja et nous nous chargeons de régler le problème dans la ville elle-même", a-t-il ajouté.

Les forces gouvernementales, qui sont équipées par les Etats-Unis, ont bombardé des positions djihadistes au cours de la semaine écoulée. Plusieurs dizaines d'entre eux ont été tués, selon Bagdad, mais aucun bilan n'a été avancé pour les civils.

A Ramadi, chef lieu de la province, les services de sécurité épaulés par des miliciens locaux ont repris le centre-ville lundi, selon un membre des forces de l'ordre.

Des combats se poursuivaient mardi dans certains secteurs, mais les services administratifs, les centres de soins et les marchés du centre ont pu rouvrir. (Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser)