BAGDAD, 2 février (Reuters) - L'armée irakienne a intensifié dimanche son pilonnage de Falloudja en prélude à un assaut terrestre pour reconquérir la ville contrôlée depuis un mois par des combattants antigouvernementaux.

Les rebelles, notamment des djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), ont pris le contrôle le 1er janvier de Falloudja et Ramadi, deux villes de la province d'Anbar, dans l'ouest de l'Irak.

Depuis lors, les forces gouvernementales ont repris le contrôle de la majeure partie de Ramadi mais Falloudja reste aux mains des insurgés sunnites, qui sont encerclés par l'armée.

Le Premier ministre irakien, le chiite Nouri al Maliki, qui est le commandant en chef des forces armées, a jusqu'à présent retardé l'assaut afin de donner du temps aux tribus locales pour faire partir elles-mêmes les islamistes de Falloudja. Mais selon des responsables de la sécurité, la décision a été prise de pénétrer dans la ville dimanche en fin d'après-midi.

"Des ordres ont été donnés pour commencer à bombarder la ville à l'aide de l'artillerie et l'aviation pour détecter les capacités des activistes à l'intérieur de Falloudja et essayer de trouver une brèche pour entrer dans la ville", a déclaré un haut responsable de la sécurité.

"Les troupes et les milices tribales sont en position à seulement 15 minutes à l'extérieur de Falloudja", a-t-il dit.

Selon ce responsable, les rebelles ont placé des engins explosifs le long des principaux axes menant à la ville, et l'armée envisage d'emprunter d'autres routes.

"Nous avons achevé tous nos préparatifs et nous attendons le feu vert, qui doit venir de Maliki lui-même", a déclaré un officier supérieur de l'armée.

Le Premier ministre aurait reçu des coups de téléphone d'ambassadeurs de plusieurs pays de la région l'exhortant à ne pas ordonner l'assaut. (Souadad al Salhy; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)