Entre 10 000 et 20 000 Soudanais ont déjà franchi la frontière avec le Tchad une semaine après le début des combats à Khartoum et dans d'autres régions du pays.

"Nous nous attendons à d'autres vagues, c'est certain. Nous nous attendons à d'autres vagues, c'est certain. Immédiatement, quand il y aura une fenêtre de sécurité pour qu'ils viennent. Il y a des villes importantes près de la frontière et ceux qui s'y trouvent n'ont pas pu se déplacer", a déclaré vendredi à Reuters Pierre Honnorat, directeur du PAM au Tchad.

M. Honnorat a indiqué que 400 000 réfugiés soudanais ayant déjà fui le Soudan lors de conflits antérieurs sont répartis dans 14 camps autour de la zone frontalière avec le Tchad.

Dans la capitale soudanaise, Khartoum, les habitants désespérés sont piégés dans leurs maisons sous les bombardements et les combattants qui sillonnent les rues.

Des milliers d'étrangers, y compris des employés d'ambassades, des travailleurs humanitaires et des étudiants à Khartoum et ailleurs au Soudan, sont pris dans les combats.

L'armée soudanaise a déclaré samedi qu'elle aidait à évacuer les ressortissants étrangers du pays après une semaine de conflit qui a tué des centaines de civils.

"Le Programme alimentaire mondial va se préparer à accueillir au moins 100 000 personnes. Il est probable qu'il y en ait davantage, nous devons donc être prêts", a déclaré M. Honnorat.

Il a ajouté que la plupart des personnes arrivées ces derniers jours des villages situés le long de la frontière étaient des femmes et des enfants.

"Le nombre d'enfants était impressionnant. Nous avons été surpris de voir autant d'enfants traverser. Cela nous a fait mal au cœur de voir les femmes et les enfants sous les arbres. Certains d'entre eux ont subi des violences, leurs maisons ont été brûlées, leurs villages détruits et leurs quartiers complètement pillés", a-t-il déclaré.

M. Honnorat a déclaré qu'il était urgent de fournir de l'eau potable en quantité suffisante dans cette région désertique et aride.