BRUXELLES (Reuters) - Les dirigeants de l'Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie ont mené campagne auprès de l'Union européenne lors d'un sommet européen mercredi à Bruxelles pour qu'elle leur permette d'entamer les négociations d'adhésion au bloc communautaire.

Toutefois, à ce stade, les trois pays devraient obtenir seulement des assurances de soutien en cas d'agression éventuelle de la Russie.

En marge de ce sommet, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron ont rencontré le président ukrainien Volodimir Zelenski pour tenter de mettre fin au conflit séparatiste dans l'est de l'Ukraine et insister sur les menaces de nouvelles sanctions contre Moscou en cas d'invasion.

"Toute violation de l'intégrité territoriale se paiera au prix fort et nous parlerons ici d'une seule voix avec nos partenaires européens et nos alliés transatlantiques", a dit Olaf Scholz à Berlin avant de se rendre à Bruxelles pour son premier sommet en tant que chancelier.

Il a toutefois ajouté qu'il cherchait toujours un "dialogue constructif" avec la Russie.

Le ministère russe des Affaires étrangères a exhorté sur Twitter les pays occidentaux et l'Ukraine à mettre en oeuvre les accords de paix de 2014 et 2015 qui intègrent des échanges de prisonniers, des aides et des retraits d'armements.

L'Ukraine est actuellement la principale pomme de discorde entre les pays occidentaux et la Russie.

Les États-Unis affirment que la Russie a amassé plus de 100.000 militaires à sa frontière avec l'Ukraine, potentiellement en vue d'une invasion. Moscou assure de son côté que ses intentions sont purement défensives.

"Notre objectif est une pleine adhésion à l'Union européenne", a déclaré Volodimir Zelenski après avoir rencontré Charles Michel, le président du Conseil européen.

Des extraits d'un projet de communiqué final du sommet, que Reuters a pu consulter et qui doit être publié plus tard ce mercredi, montre que l'UE va "reconnaître" les aspirations européennes des pays concernés.

S'exprimant depuis le siège de l'Otan, à Bruxelles, le Premier ministre géorgien Irakli Garibashvili a aussi exhorté l'Occident à permettre à son pays d'intégrer l'Alliance, ce que souhaite aussi l'Ukraine.

La Russie considère comme une "ligne rouge" une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'Otan.

Selon les autorités ukrainiennes, Moscou n'a encore rien fait pour retirer ses troupes à la frontière mais rien n'augure toutefois d'une invasion imminente.

Oleksiy Danilov, le secrétaire du Conseil ukrainien de sécurité nationale et de défense, a dit à Reuters que 92.000 militaires russes se trouvaient à la frontière, ajoutant cependant que la Russie aurait besoin de beaucoup plus de soldats pour envahir l'Ukraine.

(Reportage Robin Emmott et Sabine Siebold, avec Philip Blenkinsop à Bruxelles et Michel Rose à Paris, version française Matthieu Protard, édité par Jean Terzian)

par Robin Emmott et Sabine Siebold