BRUXELLES (Reuters) - Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'Union européenne sont convenus lundi d'une stratégie sécuritaire destinée à renforcer le poids militaire des Vingt-Sept sur fond de tensions avec la Russie, dont la mise en place d'une nouvelle force militaire de réaction rapide.

Jusqu'à 5.000 soldats pourront être déployés rapidement pour faire face à d'éventuelles crises.

"Les menaces sont croissantes et le coût de l'inaction est évident", a souligné dans un communiqué le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui a qualifié de "guide d'action" le document détaillant les ambitions de l'UE pour 2030 en matière de défense et de sécurité.

Des travaux sur cette nouvelle stratégie sécuritaire avaient été entamés en 2020, avant le début de la pandémie de coronavirus, du retrait chaotique des forces occidentales d'Afghanistan et des dernières tensions avec la Russie.

L'offensive lancée par Moscou en Ukraine le mois dernier a provoqué un changement de rhétorique à Bruxelles.

Dans un communiqué, les Vingt-Sept ont souligné la nécessité pour le bloc de pouvoir "protéger ses citoyens et contribuer à la paix et la sécurité internationales".

"Cela est encore plus important à l'heure où la guerre a fait son retour en Europe à la suite de l'agression injustifiée et non provoquée de la Russie en Ukraine, de même qu'à cause de virages géopolitiques majeurs", ont-ils ajouté.

L'UE a indiqué clairement ne pas vouloir rivaliser avec l'Otan, décrivant ses démarches sécuritaires comme complémentaires à l'Alliance transatlantique menée par les Etats-Unis.

S'exprimant devant les journalistes à Bruxelles, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a déclaré que Berlin était disposée à fournir d'ici 2025 le coeur de cette nouvelle force de réaction rapide, qui remplacera le système de groupements tactiques de 1.500 soldats prêts au combat établi en 2007, et auquel l'UE n'a jamais eu recours.

(Reportage Sabine Siebold; version française Jean Terzian, édité par Tangi Salaün)