Cette décision de l'exécutif européen fait suite à plus de vingt ans de lobbying de la part de Deutsche Telekom, Orange, Telefonica, Telecom Italia et d'autres opérateurs qui souhaitent que les grandes entreprises technologiques contribuent à la 5G et au déploiement du haut débit.

Selon eux, les entreprises telles qu'Amazon et Microsoft représentent plus de la moitié du trafic de données sur l'internet.

Les grandes entreprises technologiques parlent quant à elles d'une taxe sur l'internet qui saperait les règles de l'UE en matière de neutralité des réseaux, afin que tous les utilisateurs soient traités sur un pied d'égalité.

Les fonctionnaires de l'UE ont déclaré que la consultation, qui durera 12 semaines, portera sur une "contribution équitable de tous les acteurs du secteur numérique". Les entreprises du secteur des technologies et des télécommunications devront répondre à 60 questions.

À l'issue de la consultation, la Commission proposera probablement une législation qui devra être approuvée par les États membres et les législateurs de l'UE avant d'avoir force de loi.

Selon un document consulté par Reuters le mois dernier, les répondants devront indiquer si les CAP (fournisseurs d'applications de contenu)/LTG (grands générateurs de trafic) devraient être soumis à un mécanisme obligatoire de paiements directs pour financer le déploiement du réseau.

Le questionnaire demande également si l'UE devrait créer une taxe ou un fonds continental ou numérique.

"Cette consultation est une étape positive et urgente pour remédier aux déséquilibres majeurs de l'écosystème de l'internet au profit des utilisateurs finaux européens", a déclaré l'ETNO, un groupe de pression du secteur des télécommunications, dans un communiqué.

Le groupe technologique Computer & Communications Industry Association (CCIA) a critiqué la proposition.

"Les Européens paient déjà les opérateurs de télécommunications pour l'accès à l'internet, ils ne devraient pas avoir à les payer une seconde fois par le biais de services de streaming et de cloud plus coûteux", a déclaré Christian Borggreen, vice-président senior de CCIA Europe, dans un communiqué.