[Actualisation: déclaration de Pierre Moscovici]

BRUXELLES (AFP)--La Commission européenne a nettement relevé mercredi ses prévisions de croissance pour la France en 2017, 2018 et 2019, estimant que "la dynamique économique" récente resterait "forte dans un proche avenir".

Cette croissance plus élevée qu'attendu --il est désormais question de 1,8% en 2017, 2% en 2018 et 1,8% en 2019-- constitue une bonne nouvelle pour la France. Elle pourrait lui permettre de rester dans les clous européens en matière de déficit public.

En novembre, la Commission tablait sur 1,6% en 2017, 1,7% en 2018 et 1,6% en 2019.

Elle avait également estimé que le déficit de la France respecterait le critère européen d'un déficit public inférieur à 3% du PIB: 2,9% en 2017, 2,9% en 2018 et 3,0% en 2019.

L'exécutif européen n'a pas publié mercredi de nouvelles estimations sur le déficit public français.

Mais il doit annoncer le 23 mai son chiffre définitif pour 2017, qui revêt une importance particulière pour la France, seul pays de la zone euro avec l'Espagne encore sous le coup d'une "procédure de déficit excessif" en raison de ses largesses budgétaires.

Cette procédure ouverte en 2009 par l'UE peut aboutir à des sanctions et des amendes, même si cela ne s'est encore jamais produit.

Pour en sortir, la France doit présenter deux années de suite à Bruxelles un déficit public inférieur à 3%, objectif dont elle pourrait désormais un peu plus se rapprocher avec ces bons chiffres de croissance.

"La confiance économique a continué de progresser dans les derniers mois, avec certains indicateurs approchant ou même dépassant leur pic d'avant-crise", explique l'exécutif européen.

"Par conséquent, la croissance du PIB devrait atteindre 2% en 2018, avant de s'atténuer à 1,8% en 2019, quand les capacités inutilisées de l'économie seront réabsorbées", ajoute-t-il.

Le chômage en France devrait "continuer de baisser, en ligne avec la robustesse croissante de l'économie", insiste Bruxelles.

La prévision de l'UE pour 2018 est sensiblement supérieure à celle du gouvernement français, qui table sur 1,7% de croissance, mais a laissé entendre qu'il pourrait réviser ce chiffre à la hausse.

La croissance française devrait rester inférieure à celle de l'Allemagne, la Commission tablant pour Berlin sur des taux de 2,2% en 2017, 2,3% en 2018 et 2,1% en 2019.

"C'est sans doute un facteur d'émulation, notamment pour la France, que de continuer à améliorer sa performance économique et aussi sa performance budgétaire", a commenté le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

"Je sais que les autorités françaises et le président Macron en sont tout à fait conscients", a-t-il ajouté.

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