"Tous les États membres devraient mettre fin aux mesures de soutien à l'énergie en vigueur d'ici la fin de 2023", a déclaré l'organe exécutif de l'UE dans ses recommandations annuelles, dont la mise en œuvre a désormais un impact sur l'obtention de subventions de l'UE au titre du Fonds de relance.

"Si de nouvelles augmentations des prix de l'énergie nécessitent la mise en œuvre de mesures de soutien, celles-ci devraient viser à protéger les ménages et les entreprises vulnérables, être abordables sur le plan budgétaire et préserver les incitations aux économies d'énergie.

La plupart des 27 pays de l'UE ont mis en place diverses mesures pour atténuer l'impact de la flambée des prix de l'énergie l'année dernière, lorsque l'invasion de l'Ukraine par la Russie a fait grimper en flèche les prix du gaz et du pétrole.

La Commission estime que ces mesures de soutien à l'énergie en 2023 vont de 0,2 % du PIB en Grèce à 0,6 % en Espagne, 1 % en France et en Italie et 2 % du PIB en Allemagne.

Mais avec la baisse des prix de l'énergie, ce soutien est plus difficile à justifier et empêcherait de nombreux pays de respecter les limites de dépenses primaires nettes recommandées par la Commission dans le cadre d'une réforme des règles budgétaires de l'UE.

Dans le cadre de cette réforme, que les gouvernements et les institutions européennes espèrent mener à bien cette année, chaque pays de l'UE négocierait sa propre trajectoire de réduction de la dette avec l'exécutif européen, en tenant compte des différents points de départ dans le bloc des 27, où la Grèce a une dette publique de 171,3 % du PIB tandis que l'Estonie en a 18,4 %.

Le principal instrument de contrôle de la dette serait les dépenses primaires nettes d'un gouvernement, pour lesquelles la Commission fixerait une trajectoire.

Dans ses recommandations individuelles pour les pays de l'UE, la Commission a indiqué que l'Allemagne, la plus grande économie de l'UE, devrait maintenir l'augmentation des dépenses primaires nettes l'année prochaine à un maximum de 2,5 %, tandis que la France, deuxième économie de l'UE, devrait s'en tenir à 2,3 %.

L'Italie, troisième économie de l'UE, dont la croissance est lente et dont la dette est la deuxième plus importante d'Europe (plus de 140 % du PIB), devrait avoir la plus faible marge de manœuvre, les dépenses nettes ne devant pas augmenter de plus de 1,3 % en 2024, selon la Commission.

L'Espagne, quatrième pays le plus endetté, peut augmenter ses dépenses l'année prochaine d'un maximum de 2,6 % du PIB, tout comme la Grèce, qui, bien qu'elle ait une dette plus importante que l'Italie, connaît également une croissance plus rapide.

"Nous recommandons à nos États membres d'adopter des politiques budgétaires plus prudentes", a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission, lors d'une conférence de presse.