(Actualisé, suggestion de Kerry, §§ 7, 8)

BRUXELLES, 3 décembre (Reuters) - L'Otan a appelé mardi le président afghan Hamid Karzaï à signer dans les plus brefs délais l'accord bilatéral de sécurité avec les Etats-Unis qui permettra le maintien de soldats américains après 2014 et prévenu que dans le cas contraire la sécurité du pays et l'aide étrangère seraient remises en question.

L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord prévoit le maintien sur le sol afghan de 8.000 à 12.000 soldats sur les 84.000 qui composent actuellement la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), en grande majorité américains.

Mais si l'accord n'entre pas rapidement en vigueur, les Etats-Unis et l'Otan ne seront pas en mesure d'assurer la formation des forces de sécurité afghanes, a déclaré le secrétaire général de l'Alliance atlantique.

"Mon souci, c'est que si nous ne sommes pas en mesure de déployer une mission de formation en Afghanistan, cela pourrait avoir un impact négatif sur la situation sécuritaire et au-delà sur la fourniture d'une aide financière à l'Afghanistan", a dit Anders Fogh Rasmussen à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan.

Les autorités de Kaboul reçoivent huit milliards de dollars (5,9 milliards d'euros) d'aide annuelle mais les créanciers pourraient être réticents à continuer à verser cette somme s'il n'y a plus de troupes étrangères sur le terrain pour contrôler son usage, a-t-il dit.

Lors de leur réunion à Bruxelles, les chefs de la diplomatie des pays membres de l'Alliance ont insisté pour que l'accord de sécurité soit signé "sans délai", a déclaré un responsable de l'Otan, selon lequel ce message sera transmis aux ministres afghans qui se joindront mercredi aux débats.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a laissé entendre que l'accord, à défaut de Karzaï, pourrait être signé par le ministre afghan de la Défense ou par le gouvernement.

"Vous savez, son ministre de la Défense (Bismullah Khan Mohammadi) peut le signer, le gouvernement peut le signer, quelqu'un peut accepter d'en prendre la responsabilité", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Hamid Karzaï a laissé entendre qu'il ne signerait pas l'accord avant l'élection présidentielle afghane prévue en avril prochain et à laquelle il ne peut pas se représenter. Le texte ait été adopté le mois dernier par la Loya Jirga, l'assemblée traditionnelle des notables afghans. (Adrian Croft et David Brunnstrom; Tangi Salaün et Guy Kerivel pour le service français)