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BRUXELLES, 12 octobre (Reuters) -

Plus de 50 pays réunis mercredi au siège de l'Otan à Bruxelles ont promis de fournir à l'Ukraine de nouveaux systèmes de défense anti-aérienne et une assistance militaire solide et durable après les frappes massives de la Russie sur ce pays.

Assis au côté de son homologue ukrainien Oleksi Reznikov, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a ouvert cette réunion des ministres de la Défense des pays membres de l'Otan et de leurs alliés du Groupe de contact pour la défense de l'Ukraine en condamnant les tirs de missiles russes contre des "cibles sans objectif militaire" ces derniers jours en Ukraine.

"Le monde entier a assisté à nouveau à la méchanceté et la cruauté de cette guerre délibérée de Poutine, enracinée dans l'agression et menée au mépris des règles de la guerre", a déclaré le chef du Pentagone.

"Mais les dernières attaques en date de la Russie n'ont fait que renforcer la détermination du peuple ukrainien et des nations de bonne volonté à travers le monde", a-t-il dit.

Plus de cent missiles ont été tirés sur l'Ukraine depuis lundi, en représailles à la destruction partielle du pont de Crimée par une explosion attribuée par Moscou aux services ukrainiens, ce que dément Kyiv. Ces frappes visant des infrastructures militaires et énergétiques ou des cibles civiles ont fait au moins 26 morts, dont 19 lundi, journée où les bombardements ont été les plus intenses, selon l'Ukraine.

"LES RUSSES SONT INCAPABLES DE PROGRESSER"

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a vu dans ces frappes un signe de la faiblesse de la Russie sur le terrain, où les forces ukrainiennes ont engrangé de nombreux succès ces dernières semaines.

"La réalité est qu'ils (les Russes) ne sont pas capables de progresser sur le champ de bataille", a-t-il dit. "La dynamique est du côté de l'Ukraine, qui continue à enregistrer des gains importants, alors que la Russie a de plus en plus recours à des attaques horribles et aveugles contre les civils."

Lors de la réunion, l'Allemagne a annoncé que l'Ukraine avait reçu un système de défense aérienne IRIS-T, sur les quatre que Berlin lui a promis.

Cette réunion était la première de l'Otan depuis l'appel de Vladimir Poutine à la mobilisation partielle des réservistes le 21 septembre et ses menaces à peine voilées de recourir à l'arme nucléaire pour défendre le territoire russe, ce qui englobe aux yeux du président russe les régions ukrainiennes récemment annexées par Moscou (Donetsk, Louhansk, Kherson, Zaporijjia).

Un haut responsable de l'Alliance a prévenu qu'une frappe nucléaire russe déclencherait à coup sûr une réponse "physique" des alliés de l'Ukraine, et "potentiellement de la part de l'Otan elle-même". Il n'a pas donné d'autres détails.

Jens Stoltenberg a toutefois déclaré mardi, lors d'une conférence de presse, ne pas avoir constaté de changement dans la posture nucléaire de la Russie.

Il a également confirmé que l'Alliance procéderait la semaine prochaine à l'exercice militaire "Steadfast Noon", un "exercice d’entraînement ordinaire organisé tous les ans pour préserver la sûreté, la sécurité et l’efficacité de notre dispositif de dissuasion".

Annuler ces manoeuvres en raison de la guerre en Ukraine aurait été un "très mauvais signal", a-t-il estimé. (Reportage Sabine Siebold, Philip Blenkinsop, John Chalmers et Jan Strupczewski ; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Bertrand Boucey)