par Pascale Denis

"L'Oréal sort renforcé de l'année 2009 et s'est bien préparé pour repartir, dès 2010, en croissance de son chiffre d'affaires et de ses résultats", indique le groupe dans un communiqué.

Le géant mondial des cosmétiques a vu ses ventes totaliser 17,5 milliards d'euros, un chiffre proche du consensus ThomsonReuters I/B/E/S (17,6 milliards) après un 4e trimestre dont la croissance organique (+1,5%) a cependant été nettement inférieure aux attentes, qui allaient de +2,4% à +4,0%.

Sur le seul dernier trimestre, les ventes de la division produits de luxe, qui avaient été les plus touchées par la crise, ont encore affiché un recul de 5%, tandis que celle des produits grand public ont grimpé de 5,2% et celles des produits professionnels destinés aux salons de coiffure fléchi de 1,5%.

"Les ventes du 4e trimestre sont décevantes, surtout que la base de comparaison était très favorable. C'est décevant en Europe et dans le luxe", souligne un analyste qui a souhaité garder l'anonymat.

Surtout, ajoute-t-il, "le groupe a fait de très gros investissements publicitaires, ce qui ne l'a pas vraiment aidé à faire progresser son chiffre d'affaires".

Sur l'ensemble de l'année, L'Oréal est parvenu à limiter la baisse de son chiffre d'affaires grâce à la dynamique des pays émergents, dont la progression (+7,2%) a permis de compenser l'impact de la baisse des pays matures (-6,3% en Europe de l'ouest et -3,4% en Amérique du Nord).

MARGE EN BAISSE

Son résultat d'exploitation, ressorti en repli de 5,4% à 2,6 milliards d'euros - en ligne avec les attentes (consensus de 2,59 milliards) - est marqué par une forte baisse de 3,3 points de la rentabilité de la division de produits de luxe à 15,1%.

Celle des produits grand public (Garnier, Gemey-Maybelline), plus résistante dans la crise, est restée quasiment stable à 18,4%, tandis que celle des produits dits "professionnels", destinés aux coiffeurs, a reculé d'un point à 20% et que celle des produits cosmétiques vendus en parapharmacie a légèrement progressé à 20,2% (contre 20,1%).

Au total, si la marge brute résiste à 70,5% (contre 70,4%) grâce aux restructurations réalisées depuis 2008, la rentabilité du groupe recule à 14,8%, contre 15,5% un an plus tôt, impactée par la progression des dépenses publi-promotionnelles (à 30,8% du chiffre d'affaires, contre 30% un an plus tôt), alors que les frais administratifs et commerciaux ont reculé à 21,4% des ventes (contre 21,5%).

Le résultat net affiche un recul de 3,2% à 1,99 milliard d'euros (consensus de 1,96 milliard).

Le dividende proposé est en hausse de 4,2% à 1,50 euro par action.

Le titre a clôturé lundi sur un cours de Bourse de 76,75 euros, pour une capitalisation boursière de 45,85 milliards d'euros. Depuis le début de l'année, la valeur affiche une baisse de 1,6%, alors que l'indice DJStoxx diversifié européen signe une progression de 2,8% sur la période.

Edité par Jean-Michel Bélot