L'organe commercial composé de 164 membres cherche à conclure deux accords lors d'une importante réunion des ministres du commerce cette semaine à Genève sur les mesures à prendre pour atténuer la crise alimentaire qui menace les pays les moins développés et les plus vulnérables.

L'un serait une déclaration visant à maintenir les marchés ouverts, à ne pas restreindre les exportations et à être plus transparent. L'autre serait une décision contraignante de ne pas restreindre les exportations vers le Programme alimentaire mondial (PAM), qui cherche à combattre la faim dans les endroits touchés par les conflits, les catastrophes et le changement climatique.

Le Fonds monétaire international a déclaré qu'une trentaine de pays ont restreint les exportations de denrées alimentaires, d'énergie et d'autres produits de base, dont l'Inde avec le blé.

Les membres de l'OMC ont exprimé un large soutien aux deux textes, à l'exception de l'Égypte, de l'Inde et du Sri Lanka, a déclaré un porte-parole de l'OMC lors d'une conférence de presse. La Tanzanie, auparavant hésitante, a décidé d'approuver les textes, a ajouté le porte-parole.

L'Égypte et le Sri Lanka, tous deux importateurs nets de denrées alimentaires, veulent faire reconnaître que leur capacité à exporter des denrées alimentaires pourrait être limitée.

L'Inde, qui a l'habitude de bloquer les accords commerciaux multilatéraux, souhaite que l'OMC permette aux pays en développement de détenir des stocks alimentaires sans encourir de sanctions pour avoir enfreint les règles relatives au soutien agricole. Les membres de l'OMC ont accepté un tel bouclier en 2013, mais seulement à titre temporaire.

Le ministre indien du commerce, Piyush Goyal, a déclaré qu'il s'agissait de la "priorité absolue" de la réunion de l'OMC.

Plus tôt dans la journée de lundi, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme et le Secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement ont appelé les membres de l'OMC à s'abstenir d'imposer des restrictions aux exportations de denrées alimentaires essentielles destinées aux pays vulnérables et au PAM.

La situation est particulièrement grave en Afrique qui, en 2020, a importé environ 80 % de sa nourriture et 92 % de ses céréales.